Attribution du marché du grand stade de Lille : la Métropole de Lille mise en examen pour favoritisme

"La MEL a été mise en examen le 15 novembre en tant que personne morale", a affirmé un porte-parole du parquet.
"La MEL a été mise en examen le 15 novembre en tant que personne morale", a affirmé un porte-parole du parquet. © Capture d'écran Google Earth
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avec AFP , modifié à
Le chantier de ce stade avait été attribué en 2008 au groupe Eiffage, dont le projet coûtait pourtant 108 millions d'euros de plus que celui du consortium Norpac-Bouygues.

La Métropole européenne de Lille (MEL) a été mise en examen le 15 novembre pour favoritisme dans le dossier d'attribution du "Grand stade de Lille", nommé "Pierre-Mauroy" et situé à Villeneuve-d'Ascq, a-t-on appris auprès du parquet de Lille vendredi.

La Métropole "sereine". "La MEL a été mise en examen le 15 novembre en tant que personne morale", a affirmé un porte-parole du parquet, confirmant une information de La Voix du Nord. Elle n'a pas été placée sous contrôle judiciaire. Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l'été 2012, avait été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Lille de Pierre Mauroy et Martine Aubry. "Je pense qu'il n'y a aucune infraction commise dans cette affaire et qu'il n'y a que des suspicions", a réagi Me Florence Rault, avocate de la MEL. "Si on devait mettre en examen tous les gens qu'on suspecte d'avoir commis des infractions, ça ferait beaucoup de monde. Pour le moment je reste parfaitement sereine, la Métropole aussi", a-t-elle ajouté.

Le chantier attribué au groupe Eiffage. Une information judiciaire avait été ouverte le 1er octobre 2012 sur les conditions d'attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée par Eric Darques. Cet ancien élu (RPF) de la ville de Lambersart (Nord) voulait comprendre pourquoi le chantier avait été attribué à Eiffage, dont le projet présentait pourtant un surcoût de 108,5 millions d'euros par rapport à celui du consortium Norpac-Bouygues.

Selon lui, un premier rapport adressé aux élus de la communauté urbaine pour alimenter leur réflexion, daté du 23 janvier 2008, donnait la meilleure note au groupe Norpac-Bouygues, alors qu'un second rapport, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé selon lui postérieurement, notait plus favorablement le groupe Eiffage.