Molenbeek 1:35
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Sandrine Prioul avec HDN
Six mois après les attentats de Paris, une vingtaine de jeunes de Molenbeek se rendent ce week-end au Bataclan pour se recueillir.
TÉMOIGNAGE

Ils ont grandi dans la ville devenue le symbole du djihadisme européen. Base arrière des attentats de Paris, dans laquelle a notamment été arrêté Salah Abdelsam, Molenbeek souffre d'une réputation extrêmement dégradée. Les jeunes molenbeekois tentent donc de lutter contre l'image pesante de leur ville depuis les attentats du 13 novembre. Une vingtaine d'étudiants, élus au sein du conseil de la commune belge, se rendent samedi à la rencontres des Parisiens.

"Des gens comme tout le monde." "On ira porter l'émotion de Molenbeek, déposer des fleurs au Bataclan pour montrer qu'on est des gens comme tout le monde", témoigne une jeune fille de la délégation. "Les jeunes musulmans sont pointés du doigt, alors qu'on a rien à voir avec ça. Quand Bruxelles a été attaquée, nous aussi on a eu peur. Nous aussi on est touché", renchérit un autre étudiant présent à Paris. 

Opération de réhabilitation. "Doublement victime de l'amalgame", pensent-ils depuis les attentats de Bruxelles, ces jeunes refusent de laisser le terrorisme parler en leur nom. A la dimension commémorative de ce déplacement se rajoute aussi une opération de réhabilitation de la ville et ses habitants : "Les djihadistes qui ont fait les attentats ne peuvent pas représenter  les 90.000 personnes qui y vivent", conclut un des Molenbeekois présent dans la capitale française.

Le groupe aura l'occasion, après son passage au Bataclan, de s'entretenir avec les jeunes du conseil municipal de Paris.