Atteinte sexuelle sur une enfant de 11 ans : le tribunal demande au parquet de requalifier les faits en viol

L'affaire est jugée depuis mardi au tribunal de Pontoise.
L'affaire est jugée depuis mardi au tribunal de Pontoise. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
La relation entre un homme de 28 ans et une enfant de 11 ans était consentie d'après le parquet, mais imposée pour la famille de la mineure.

Le tribunal correctionnel de Pontoise a demandé mardi au parquet de requalifier en viol les faits qui valaient jusqu'alors à un homme de 28 ans de comparaître pour une simple "atteinte sexuelle" pour une relation sexuelle avec une mineure de 11 ans.

Le tribunal se déclare incompétent. Le tribunal s'est ainsi déclaré incompétent et a ajourné le procès qui se tenait à huis clos depuis le début d'après-midi. C'est une "victoire pour les victimes", a déclaré l'avocate de la plaignante, Me Carine Diebolt, à l'issue de l'audience. Le parquet va "vraisemblablement" devoir désigner un juge d'instruction et "on va avoir une enquête approfondie sur ce dossier", s'est-elle félicitée.

Une information judiciaire bientôt ouverte ? "Le procureur est 'renvoyé à mieux se pourvoir', ce qui veut dire que vraisemblablement il va désigner un juge d'instruction et qu'on va avoir une enquête approfondie sur ce dossier, des expertises, notamment sur la maturité de l'enfant, une enquête de personnalité" du prévenu, a-t-elle ajouté. Me Lilia Mhissen, avocate du Collectif féministe contre le viol, s'est félicitée elle aussi de cette décision : "Le parquet va ouvrir une information judiciaire pour viol et on va avoir enfin une enquête digne de ce nom car une enquête de 3 semaines pour des faits aussi graves, ce n'est pas sérieux", a-t-elle indiqué.

L'avocat de la défense déçu. La jeune collégienne et ses parents avaient déposé plainte pour viol mais les enquêteurs avaient estimé qu'elle avait consenti à la relation sexuelle dès lors qu'elle n'avait opposé aucune résistance. Du côté de la défense, Me Goudarzian s'est dit "déçu" par cette décision qui constitue un désaveu pour le parquet, qui avait choisi de poursuivre le mis en cause pour une simple atteinte sexuelle. Les faits s'étaient produits le 24 avril dernier à Montmagny : la plaignante avait été abordée par cet homme à la sortie du collège et l'avait suivi jusqu'à chez lui où ils avaient eu une relation sexuelle.