Attaques au marteau : l'ado de 17 ans derrière le "commando" mis en examen

Le "commando de défense du peuple et de la patrie française" s'était rebaptisé "OAS 26 septembre"
Le "commando de défense du peuple et de la patrie française" s'était rebaptisé "OAS 26 septembre" © Capture d'écran DailyMotion/"Le Bien Public"
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avec AFP
Un étudiant en histoire de 17 ans a été mis en examen, après s'être attribué la paternité d'attaques en Bourgogne, qui auraient eu pour but de "faire les gros titres".

Le jeune de 17 ans qui s'est rendu à la police lundi à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, en s'accusant d'être derrière un mystérieux "commando d'ultradroite" ayant notamment revendiqué des attaques au marteau en Bourgogne, a été mis en examen et écroué mercredi. Il "est mis en examen pour tentative d'homicide, vol à main armée, dégradation par incendie, violence avec arme, menaces de mort, provocation à des atteintes en raison de l'ethnie ou la confession", a précisé le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Damien Savarzeix. Il encourt une peine maximale de 30 ans de réclusion.

"Mise en scène". Début novembre, plusieurs attaques occasionnant des blessures légères, au moyen notamment d'un marteau, avaient été revendiquées dans des courriels adressés aux quotidiens régionaux, au nom d'un groupe d'abord baptisé "commando de défense du peuple et de la patrie française" puis "OAS 26 septembre". L'expéditeur, qui affirmait vouloir "contrer l'islamisation", réclamait la libération de militants de la mouvance d'ultradroite. Une des attaques avait été commise au cri d'"Allah Akbar" mais "il s'agissait d'une mise en scène destinée à accroître l'intérêt des médias et brouiller les pistes", selon le jeune homme, qui affirme "n'avoir eu aucune conviction raciste ou visée politique".

"Éviter de longues études". Étudiant à Dijon en faculté d'histoire, sans antécédent judiciaire, l'adolescent qui vit seul avec sa mère dit "avoir cherché à attirer l'attention sur lui" et reconnaît "éprouver une réelle excitation à voir ses actes faire les gros titres". Il a aussi déclaré aux enquêteurs avoir agi "originellement pour être condamné à une lourde peine d'emprisonnement et éviter d'avoir à accomplir de longues études", précisant avoir depuis changé de position. "À ce stade des investigations, l'analyse des éléments du dossier permet d'accréditer" l'affirmation qu'il est seul auteur des faits, selon le parquet. Des "expertises psychologiques et psychiatriques à venir devraient permettre de mieux comprendre ces passages à l'acte".