Attaque au couteau à Paris : le récit de l’un des policiers qui a neutralisé Khamzat Azimov

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Un collègue de François a finit par tirer sur l'agresseur au couteau, le touchant "entre l'épaule et le cœur". Image d'illustration. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
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Un des policiers qui est intervenu pour maîtriser Khamzat Azimov, auteur d'une agression au couteau samedi dernier, s'est confié mercredi au "Parisien".

Samedi soir, il patrouillait dans le secteur d'Opéra à Paris avec deux collègues quand une attaque au couteau a eu lieu dans ce quartier. François, gardien de la paix de 41 ans, a été confronté à l'agresseur, Khamzat Azimov,qui a tué une personne et en a blessé quatre autres. Il raconte au Parisien mercredi le détail de son intervention. 

"Je vais vous planter". En arrivant sur place après avoir été orienté par des gens qui fuyaient, François et ses deux collègues aperçoivent à 30 mètres d'eux "un individu qui se trouve en plein milieu de la rue". "Tout à coup, il se retourne et nous voit. Il se dirige alors vers nous trois d’un pas déterminé", rapporte-t-il. Après avoir crié deux fois "je vais vous planter", puis "tire tire tire" à l'adresse du gardien de la paix, l'agresseur est visé par un tir de taser "mais ça ne fonctionne pas". 

"Il essaie de poignarder mon collègue". Tout va alors très vite. Khamzat Azimov "fonce sur mon collègue le plus à droite". "Je me mets alors en retrait pour recharger mon taser. Lui essaie de poignarder mon collègue. Heureusement son couteau heurte le gilet pare-balles. Je tire une seconde fois avec mon taser. Un tir réflexe qui ne fonctionne pas non plus", explique le gardien de la paix qui était aussi chef de la patrouille. 

Mon collègue "décide de tirer". Le tir fatal vient alors du deuxième collègue de François : il "pointe son arme à feu, tout en donnant des injonctions pour que l’assaillant lâche son arme. Ce qu’il ne fait pas". Alors, "il décide de tirer. A deux reprises". Le terroriste tombe alors au sol mais "parvient à se relever, fait quelques pas puis s’écroule sur le dos". François constate la blessure "entre l'épaule et le cœur" et voit l'agresseur convulsé : "je comprends que c'est la fin". 

"Reprendre le service", "sa fierté". La gravité de l'attentat, ce n'est que dans la nuit suivante que François l'a réalisée, en regardant les images à la télévision. Sur le coup en effet, il a surtout pensé à à "un déséquilibré, peut-être un individu alcoolisé ou sous l’emprise de stupéfiants", d'autant plus qu'il ne l'a pas entendu dire "Allahou Akbar", contrairement à d'autres témoins. L'événement, dramatique, n'a cependant pas dissuadé le policier de poursuivre sa mission : "je compte reprendre le service général et revenir sur la voie publique. C’est ma fierté".