Attaque à Marseille : investigations pour confirmer l'identité de l'assaillant

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M.Be avec le service Police-Justice et agences , modifié à
L'homme qui a tué au couteau deux femmes dimanche à la gare de Marseille avant d'être abattu était connu de la police pour des faits de droit commun, sous sept identités différentes. 

Le profil de l’assaillant qui a tué au couteau deux femmes à la gare Saint-Charles de Marseille dimanche se précise. L’homme, abattu par les forces de l’opération Sentinelle, a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Mais les services de police le connaissent sous plusieurs identités différentes, et nombre de questions restent en suspens.

Connu des services de police 

L’assaillant, qui serait âgé de 25 à 30 ans selon les sources, ne portait pas de papiers d’identité sur lui. Il a été confondu grâce à ses empreintes digitales : l’homme avait en effet déjà été arrêté à sept reprises pour des faits de délinquance mineurs, notamment des vols et des infractions à la législation sur les étrangers. À chacune de ses interpellations, il a donné à chaque fois une identité différente. 

Lundi midi, le procureur de la République François Molins a indiqué que la dernière interpellation du suspect remontait au 29 septembre, pour des faits de vol à l'étalage à Lyon. Placé en garde à vue, il avait alors fourni aux enquêteurs un passeport tunisien. Selon ce document, l'homme serait né en 1987 à Bizerte et n'aurait jamais été condamné. 

Devant les enquêteurs, le suspect a dit être sans domicile fixe et ne pas travailler, sauf lors de missions ponctuelles dans le bâtiment. Il a également indiqué être divorcé et consommer des drogues dures. L'affaire classée sans suite, sa garde à vue a été levée le 30 octobre, soit la veille de l'attaque de Marseille. La police cherche désormais à établir l'authenticité du passeport présenté à Lyon, afin de préciser son identité. 

Attaque à Marseille : ce que l'on sait de l'assaillant

Avec ses fausses identités déclarées et aucune nationalité confirmée, il était impossible à expulser du territoire. L’homme n’était en outre pas connu des services de renseignement français.

Un comportement "étrange"

Les premiers éléments de l’enquête laissent toutefois peu de doute sur le caractère terroriste de l’attaque : une agression au couteau, devant un lieu très fréquenté qu’est la gare de Marseille, les cris "Allah Akbar" prononcés par l’agresseur. Tous ces éléments sont caractéristiques d’une attaque terroriste, comme cela a déjà eu lieu en France, et que le groupe État islamique, qui a revendiqué l'attaque dans la soirée de dimanche, préconise pour semer la terreur. 

Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur a mis en avant le comportement "étrange" de l’assaillant : "la personne commence par commettre (son) crime sur une première personne, s'enfuit, puis revient sur ses pas pour tuer la seconde personne", a-t-il décrit. "C'est un élément d'interrogation", a-t-il souligné. Après avoir passé quelques minutes assis sur un banc du parvis de la gare, le suspect a donné "plusieurs coups de couteau à sa première victime avant de "partir en courant" en "tournant en rond" pour revenir sur ses pas, a confirmé François Molins, lundi. 

Un téléphone en cours d'exploitation 

Le parquet antiterroriste s'est saisi de l’enquête, ouverte pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste et tentative d'assassinat sur une personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste". Un téléphone portable a été retrouvé sur l'assaillant. Il pourrait permettre d'aider les enquêteurs à retracer son parcours, ses fréquentations, ses éventuels points de chute et de déterminer si l'homme était en lien avec une organisation terroriste.