Assistants FN au Parlement européen : le parquet de Paris ouvre une information judiciaire

"On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti", avait résumé le président du Parlement européen Martin Schulz
"On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti", avait résumé le président du Parlement européen Martin Schulz © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le parquet de Paris enquêtait sur ce dossier depuis 2015, après avoir été saisi par le Parlement européen.

Le parquet de Paris a confié à des juges d'instruction du pôle financier l'enquête sur les soupçons de salaires indûment versés à des assistants parlementaires d'élus du Front national au Parlement européen, a indiqué jeudi une source judiciaire.

L'information judiciaire a été ouverte le 15 décembre pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé, a précisé la source. Elle fait suite à une enquête conduite depuis mars 2015 par le parquet, qui avait été saisi par le Parlement européen.

Payés par l'UE pour travailler au FN ? À cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur le dernier organigramme du parti en France. Ces doubles inscriptions laissaient supposer que les personnes pouvaient être affectées à d'autres tâches que le Parlement tout en étant rémunérées par les fonds européens. "On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti", avait résumé le président du Parlement, le socialiste Martin Schulz, répondant à la patronne du FN Marine Le Pen qui l'avait accusé d'organiser une "vaste manipulation politique".

339.946 euros réclamés par le Parlement. En août 2016, l'organisme antifraude de l'Union européenne (Olaf) a demandé au Parlement européen de recouvrer 339.946 euros auprès de Marine Le Pen elle-même, une somme correspondant aux salaires versés à deux de ses assistants parlementaires. L'avocat de Marine Le Pen avait annoncé un recours.