Arras : de 12 à 18 mois de prison pour trois hommes poursuivis pour racisme

Les trois hommes ont écopé d'une peine de prison ferme.
Les trois hommes ont écopé d'une peine de prison ferme. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Trois hommes ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme pour avoir provoqué une rixe à caractère raciste le week-end dernier à Arras.

Un homme de 24 ans, poursuivi pour racisme, a été condamné vendredi à 18 mois de prison par le tribunal correctionnel d'Arras pour avoir participé à une rixe dans la nuit de samedi à dimanche. Deux autres prévenus du même âge ont été condamnés à des peines de 18 et 12 mois pour y avoir participé dont l'un, celui ayant porté des coups de couteaux, a été placé sous mandat de dépôt. Tous étaient poursuivis pour violences volontaires avec comme circonstance aggravante qu'elles ont été commises en réunion, avec l'usage d'armes et à caractère raciste.

"Sale bougnoule". Dimanche vers 01h du matin, une altercation avait opposé sur une grande place d'Arras trois hommes originaires de Saint-Quentin, dans l'Aisne, et de Cambrai, dans le Nord, à deux personnes qu'ils pensaient être d'origine maghrébine, insultant l'un d'eux, un gendarme en civil d'origine portugaise, de "sale bougnoule". La rixe avait ensuite dégénéré lorsque plusieurs personnes étaient venus défendre les victimes. Les assaillants avaient alors utilisé un couteau et une chaîne pour porter des coups - une victime subira 14 points de suture. Juste après, ils avaient tenté de foncer, avec leur voiture, sur des policiers de la brigade anticriminalité, sans les blesser toutefois. 

Des insignes nazies retrouvées chez eux. Les prévenus ont cependant nié le caractère raciste de leur acte : "Je reconnais ce qu'on nous reproche, sauf le côté raciste", a affirmé à la barre Stéphane B. Si les trois prévenus ne sont pas connus de la justice, les perquisitions à leur domicile avaient permis de contextualiser leur profil : un couteau et une veste militaire avec des insignes SS, un drapeau avec une croix gammée et le signe du White Power et des livres faisant l'apologie du IIIe Reich y avaient été retrouvés. L'un des prévenus, Romain D., a alors expliqué qu'il "faisait la collection d'armes et que les drapeaux faisaient partie de lots" qu'il avait achetés, "tout comme les livres" tandis que Stéphane B., a prétendu que la veste nazi "était un déguisement, utilisé pour une fête".