Après un incendie, la lente reconstruction du milieu naturel

Il faudra au moins dix ans et une végétation d'un mètre pour retrouver toutes sortes d'animaux.
Il faudra au moins dix ans et une végétation d'un mètre pour retrouver toutes sortes d'animaux. © Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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Caroline Philippe et A.D , modifié à
Après la destruction d'un milieu naturel par le feu, il faut compter dix à quinze ans pour retrouver une faune et une flore semblables à celles d'avant le sinistre.

Devant les paysages de désolation laissés par le feu qui a ravagé déjà plus de 7.000 hectares dans le Var cette semaine, des élus parlent d'ores et déjà de catastrophe écologique. Pour se relever d'un tel sinistre, un temps long est nécessaire. Notre reporter s'est intéressée à la Montagne Sainte-Victoire, en Provence, un massif ravagé il y a 28 ans.

Chaîne alimentaire. Fin août 1989, un violent incendie touchait le massif provençal : 5.000 hectares de pins et de garrigue sont alors réduits en cendres, créant un paysage lunaire après trois jours de flammes. Aujourd'hui, le drame n'est plus visible aux touristes de passage mais cette reconstruction a pris près de trente ans, en plusieurs phases. Peu de temps après l'incendie, les premiers êtres vivants sont revenus. D'abord des oiseaux : des rapaces qui ont nettoyé la zone des cadavres, puis les oiseaux migrateurs. Au printemps suivant, les graines de pins ou d'autres essences, enfouies dans le sol, ont germé. Petit à petit, la végétation est revenue et a attiré les insectes.

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Au bout de 10-15 ans, on n'est pas loin de retrouver la population que nous avions auparavant.

Long terme. Il a fallu encore attendre pour que lapins, perdrix et faisans se réapproprient l'espace et s'installent, comme l'explique Cyril Naudy, directeur du grand site de Sainte-Victoire. "Pour que les uns et les autres reviennent, il faut qu'il y ait à manger, il faut de la végétation. Dès qu'elle fait un mètre de haut, la plupart des animaux sont à nouveau présents, peut-être en densité plus faible, mais qui s'accroît avec le temps. Au bout de 10-15 ans, on n'est pas loin de retrouver la population que nous avions auparavant", explique-t-il. Sur place, la jeune forêt attire même certaines espèces qui avaient déserté. Papillons, sauterelles et criquets retrouvent enfin le soleil et l'espace qui leur manquait avant l'incendie.