Après les cheminots et les fonctionnaires, les personnels d'Air France en grève vendredi

Air France, Roissy-Charles-de-Gaulle, grève crédit : PHILIPPE LOPEZ / AFP - 1280 1:19
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avec AFP , modifié à
Les personnels d'Air France, qu'ils soient pilotes, hôtesses et stewards ou personnels au sol, seront en grève vendredi pour réclamer une augmentation de 6% des salaires. Après les cheminots et les fonctionnaires, les personnels d'Air France en grève vendredi

Après les cheminots et les fonctionnaires jeudi, c'est au tour des personnels d'Air France de manifester leur mécontentement vendredi avec une grève pour les salaires à l'appel de 11 syndicats, tous métiers confondus, qui devrait conduire à l'annulation d'un quart des vols de la compagnie.

75% de vols maintenus. La direction a annoncé jeudi qu'elle prévoyait d'assurer 75% des vols. Dans le détail, la compagnie anticipe le maintien de 70% des vols long-courriers et autant de vols moyen-courriers depuis et vers Roissy Charles-de-Gaulle, et de 80% des court-courriers entre Orly et la province. Au total, le programme de vols est le même que le 22 février, date de la première journée de grève, même si les perturbations avaient en revanche été plus importantes sur les long-courriers, et moins ailleurs.

Environ 30% de grévistes. Après avoir compilé les déclarations de grève auxquelles certains personnels sont soumis, la direction d'Air France a livré une première estimation du taux de grévistes pour vendredi : 35% chez les pilotes, 31% pour les hôtesses et stewards (PNC) et 29% parmi les personnels au sol. Le 22 février, les grévistes étaient 33% chez les pilotes, 37% chez les PNC et autant parmi les personnels au sol.

Une hausse salariale réclamée. L'intersyndicale composée d'organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), de PNC (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et au sol (CGT, FO et SUD) exige une hausse de 6% des grilles salariales pour rattraper, selon elle, la perte de pouvoir d'achat subie depuis la dernière augmentation générale en 2011. L'Unac, sans être associée à l'intersyndicale, partage cette revendication. "On nous a demandé de faire des efforts quand cela a été nécessaire ont les a fait", dénonce Olivier Lavielle, porte-parole du syndicat des navigants d'Air France. "Mais aujourd'hui il y a de l'argent et on demande juste l'inflation. Nous n'avons plus aucune confiance dans la direction d'Air France : quand elle ouvre sa porte, c'est juste pour gagner du temps".

La direction a décidé d'appliquer unilatéralement pour 2018 une augmentation générale de 1%, en deux temps, couplée à une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les seuls agents au sol. Les syndicats jugent ces mesures insuffisantes au regard des résultats de l'entreprise et des efforts fournis dans le passé.

Des négociations ouvertes... Pour tenter d'éviter la grève de vendredi, et alors qu'une troisième est déjà programmée pour le 30 mars, la direction a proposé un mécanisme "d'ajustement salarial pour les personnels dont le salaire individuel aurait augmenté moins vite que l'inflation entre 2011 et 2017". Elle s'est montrée disposée à ouvrir une négociation avec les syndicats de pilotes.

... mais pas pour tous. Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, s'est par ailleurs fendu de deux courriels, l'un adressé aux personnels de cabine et au sol, l'autre aux pilotes d'Air France. "Dans le premier, vous rappelez votre souhait de continuer la transformation en réduisant les coûts, et dans l'autre vous proposez une fausse négociation sans enjeu", a répondu l'intersyndicale jeudi. "Vous n'annoncez à aucun moment l'ouverture de négociations intéressant toutes les catégories de personnels" et, ce faisant, "vous faites le choix de l'affrontement et de la grève !", a-t-elle ajouté.

Déjà une grève des contrôleurs. Jeudi, des perturbations avaient déjà été enregistrées dans plusieurs aéroports français en raison de la grève des contrôleurs aériens. Air France avait en revanche réussi à éviter une grève jeudi et vendredi chez Hop!, sa filiale domestique, le 3ème syndicat de pilotes ayant "suspendu" son préavis.