Anti-viande : "Les plus hautes autorités de l'État ont été trop laxistes", dénonce la présidente de la FNSEA

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Anaïs Huet , modifié à
Christiane Lambert, la président de la FNSEA, a souligné la responsabilité de l'Etat, et notamment du ministère de l'Intérieur, dans la propagation d'un discours anti-viande qu'elle juge "radicalisé" et "violent".
INTERVIEW

Les professionnels de la viande sont sous le choc après l'incendie criminel d'un abattoir dans l'Ain, dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils soupçonnent les mouvements anti-viande d'avoir allumer la mèche. Au micro de Bernard Poirette dimanche matin, Christiane Lambert, la président de la FNSEA, a exprimé toute sa colère contre ces "radicalisés", et a directement mis en cause l'État.

"On connaissait leurs intentions de violence". "Trop longtemps, ce désordre a été supporté. Nous avons alerté le président de la République. J'ai écrit à Gérard Collomb il y a deux mois, je n'ai eu aucune réponse. Pourtant, on connaissait leurs intentions de violence", a dénoncé sur Europe 1 Christiane Lambert.

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"Des mots qui dépassent l'entendement". Pour elle, les abatteurs, les bouchers et les éleveurs, eux aussi victimes d'attaques, doivent se défendre. "Mais nous n'avons pas vocation à prendre des fusils", assure la présidence de l'instance agricole. "Qui est responsable du respect de l'ordre dans notre pays ? La police et le ministère de l'Intérieur. Les plus hautes autorités de l'État doivent mesurer qu'elles ont été trop laxistes en laissant se développer un discours d'une grande violence, d'une grande radicalité, avec aujourd'hui des mots qui dépassent l'entendement", juge-t-elle. Et de poursuivre, très remontée : "Quand on entend des comparaisons avec l'Holocauste… C'est insensé, ça donne des frissons d'horreur. On a affaire à des mouvements radicalisés, sectaires, anti-humains."

La "lourde responsabilité" de l'association L214. Christiane Lambert en veut notamment à l'association L214, connue pour avoir révélé à plusieurs reprises des vidéos montrant des faits de maltraitance ayant cours dans des abattoirs. "Oui, ils ont été lanceurs d'alerte, mais ils ont aussi exacerbé des oppositions. Ils ont été extrêmement violents dans leurs affirmations, en disant qu'il fallait fermer les abattoirs, libérer les animaux, les mettre dans la nature, déterminer qui a le droit ou pas d'avoir un animal de compagnie… Il y a eu un crescendo insupportable", alerte la patronne de la FNSEA. Pour elle, "cette association porte une lourde responsabilité" dans les attaques subies depuis quelques temps par les professionnels de la viande.

Aujourd'hui, Christiane Lambert craint que certains mouvements anti-viande ne s'en prennent violemment au sommet de l'élevage, qui doit se tenir dans le Puy-de-Dôme du 3 au 5 octobre. Elle appelle le ministère de l'Intérieur à "identifier ces personnes" et à "éventuellement dissoudre ces mouvements".