Anesthésiste de Besançon : les enquêteurs travaillent sur 70 cas d'empoisonnements

© DIDIER PALLAGES / AFP
  • Copié
Arthur Helmbacher et A.D , modifié à
Alors que le médecin a été mis en examen pour sept cas d'empoisonnements dont deux mortels, la police se penche sur un total de 70 cas suspects.
INFO EUROPE 1

A Besançon, un médecin anesthésiste est soupçonné par la justice d'être un empoisonneur en série. Il est mis en examen pour les cas de sept victimes, dont deux sont décédées. Mais l'ampleur de l'affaire pourrait être bien plus importante. Selon les informations d'Europe 1, les enquêteurs travaillent sur les dossiers de 70 victimes.

La même histoire. Sur les 70 empoisonnements passés au crible par les enquêteurs, un tiers ont été mortels. Deux juges d'instruction sont également en charge de cette affaire. Depuis qu'elle a été révélée, des dizaines de personnes pensent être concernées et disent avoir vécu la même histoire (un patient sans prédisposition particulière subit une opération banale qui se passe bien, jusqu'à ce qu'une injection d'une dose mortelle de produit provoque un arrêt cardiaque, ndlr).

Entendu sur europe1 :
Sept empoisonnements, c'est déjà énorme. S'il y en a encore plus et que ça se compte par dizaines, alors là, c'est presque un cataclysme judiciaire.

"Ampleur phénoménale". Des plaintes ont été déposées par des personnes qui attendent que leur dossier soit joint à l'instruction. Frédéric Berna défend la plupart des victimes : "J'ai d'autres personnes qui se considèrent comme victimes, c'est en cours d'enquête. Quoi qu'il en soit et quelle que soit la suite, nous sommes déjà dans un dossier dont l'ampleur est absolument phénoménale. Sept empoisonnements, c'est déjà énorme. S'il y en a encore plus et que ça se compte par dizaines, alors là, c'est presque un cataclysme judiciaire."

Les juges vont statuer sur son placement ou non en détention. Sur les sept premiers empoisonnements - ceux qui figurent formellement dans le dossier d'instruction - les enquêteurs ont identifié 1.514 professionnels de santé à un moment ou à un autre en contact avec les victimes. Sur les 1.514, ajoute Maître Berna, un seul était présent à chaque fois : l'anesthésiste mis en examen. Le suspect, qui compte se défendre lui-même devant la chambre de l'instruction mercredi matin, clame son innocence. Les juges décideront s'il doit rester sous contrôle judiciaire ou être placé en détention.