Alsace : 2 ans de prison ferme pour un promoteur immobilier qui avait escroqué une centaine de clients

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Image d'illustration. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Antoine Brun a aussi été condamné à verser à ses victimes 7,4 millions d'euros de dommages et intérêt.

Un ancien promoteur immobilier d'Alsace, Antoine Brun, a été condamné lundi à Strasbourg à deux ans de prison ferme pour avoir escroqué une centaine d'acquéreurs d'appartements qui, in fine, n'avaient jamais été livrés.

100.000 euros d'amende. Poursuivi pour abus de confiance, blanchiment et abus de biens sociaux, Antoine Brun, 46 ans, a été reconnu coupable d'escroquerie et condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis et 100.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Le prévenu n'était pas présent à l'audience. Le tribunal l'a condamné à verser quelque 7,4 millions d'euros de dommages aux victimes.

1,3 million d'euros empochés. En 2006, ce promoteur avait lancé six programmes immobiliers en Alsace qui prévoyaient la construction d'une centaine d'appartements, dont les premiers devaient être livrés l'année suivante. Aucun projet n'avait abouti. Sa société avait encaissé plus de 1,3 million d'euros entre 2006 et 2008, selon les Dernières Nouvelles d'Alsace. À cours de trésorerie, les six sociétés civiles immobilières (SCI), gestionnaires des projets, avaient toutes été liquidées en 2008. Dans ce système, "les SCI nouvelles finançaient les SCI les plus anciennes. À un moment donné, il y a eu une sorte de fuite en avant" et le système a "pris l'eau", a résumé Me Bach, avocate des parties civiles. "L'argent des SCI a été retrouvé en bout de chaîne dans des sociétés patrimoniales où l'argent lui a profité personnellement", a expliqué l'avocate.

"L'impression d'avoir été ruinés". Les victimes ont obtenu les logements entre 5 et 8 ans après la date promise par le promoteur, grâce à l'action judiciaire. Les chantiers à l'arrêt avaient été repris par des investisseurs extérieurs qui avaient racheté des lots d'appartements invendus pour des sommes dérisoires. Entre-temps, les victimes d'Antoine Brun, des primo-accédants pour la plupart, avaient pour certaines dû continuer à payer un loyer, d'autres avaient dû retourner habiter chez des proches ou leurs enfants. Les victimes ont subi un "préjudice dans le temps", a souligné Me Bach. "Pour ces familles c'était l'investissement de toute une vie. Les gens ont l'impression d'avoir été ruinés", a ajouté l'avocate.