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, édité par A.H.
Le GHB est de plus en plus consommé dans les clubs et les boîtes. Les professionnels de la nuit sont très inquiets.

On connaît le GHB depuis le début des années 1990 comme la "drogue du violeur", une appellation d’ailleurs très largement galvaudée. Aujourd’hui, cette drogue inquiète très sérieusement les professionnels de la nuit. À travers le CAN (Collectif Action Nuit), ils ont envoyé un courrier aux ministres de la Santé et de l’Intérieur pour les alerter sur la recrudescence du GHB dans les milieux festifs ces derniers mois.

Des effets désinhibants et euphorisants. Selon Techno +, association de prévention des drogues, "les effets du GHB sont proches de ceux de l’alcool : euphorie, désinhibition, chaleur émotive, un sentiment de relaxation et une hyper sensualité". Mais en fonction du dosage, les effets ne sont pas les mêmes. "On voit de plus en plus de jeunes dans les milieux festifs qui méconnaissent les effets et qui font n’importe quoi", déplore Fred Bladou, addictologue pour l’association Aides.

Plusieurs overdoses et plusieurs morts. Si la dose est trop forte, les effets du GHB sont ceux d’un somnifère puissant. Selon nos informations, plusieurs dizaines de comas et d’overdoses ont été enregistrés ces derniers mois à Paris, mais aussi à Lyon, Bordeaux et Montpellier. Plusieurs jeunes en sont morts. "Il y a urgence, il faut agir", lance Frantz Steinbach, du Collectif Action Nuit. "Sinon, on va se retrouver avec de très nombreux cas cet été."

Une drogue livrée chez vous en quelques clics. Apparue dans la communauté gay au début des années 1990, le GHB s’est largement banalisé ces derniers mois dans les milieux festifs. Une banalisation due en partie à la grande facilité pour se procurer cette drogue. Si le GHB est plus difficile à trouver, le GBL, fort décapant pour jantes de voitures, peut s’acheter en quelques clics sur le net. Le GBL est même en vente libre dans les stations-service en Espagne ou en Italie.

Que faire pour endiguer le phénomène ? Après plusieurs overdoses dans des boîtes de nuit de la capitale, la mairie de Paris a prononcé plusieurs fermetures administratives. Mais la prévention reste la principale arme pour lutter contre le GHB/GBL. "Il y a des précautions d’usage à prendre", explique Frédéric Hocquard, adjoint à la Maire de Paris chargé de la vie nocturne. "Il faut expliquer les ravages de cette drogue, ce qu’il ne faut pas faire. Cette prévention est essentielle."

Vincent Benso, sociologue spécialisé dans les drogues et membre de l’association Techno + abonde dans ce sens : "On distribue de nombreux flyers dans les boîtes de nuit pour mieux informer les consommateurs." Il cite aussi le travail de prévention du Kiosque, "qui a développé des outils de réduction des risques liés au GHB/GBL, notamment des pipettes qui permettent de doser très précisément les quantités utilisées pour éviter les surdoses". Et de rappeler une règle élémentaire avec cette drogue : "Il ne faut jamais, jamais la mélanger avec de l’alcool. Le mixte peut être mortel."

Pour une meilleure information sur le GHB/GBL

Deux associations, Techno + et Fêtez Clairs, travaillent au quotidien auprès des boîtes de nuit pour mieux informer les consommateurs sur les risques et les dangers du GHB/GBL.

Pour mieux se renseigner sur cette drogue, voici une fiche éditée par l’association Techno +.