Il se présente comme un homme réservé, peu porté sur la sexualité et désireux d'aider son prochain : un diacre a nié mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis avoir abusé sexuellement de deux femmes lourdement handicapées dans une résidence où il exerçait comme aide-soignant depuis 20 ans.
"Je ne suis pas comme ça". "Tout ce qu'on a dit sur moi, je ne suis pas comme ça", a déclaré l'accusé de 68 ans au premier jour du procès qui doit durer jusqu'à jeudi. En face, les plaignantes - l'une, paralysée, communique en clignant des yeux, la deuxième, lourdement handicapée, s'exprime difficilement - sont représentées par leurs avocates.
Deux femmes vulnérables. L'homme, épaisse chevelure et collier de barbe blancs, est accusé d'avoir agressé ces deux femmes, âgées de 28 et 47 ans, en 2016 et 2015. Elles étaient considérées comme les plus vulnérables d'une résidence gérée par l'association des paralysés de France à Pantin (Seine-Saint-Denis).
Un "coureur" ou un homme serviable ? Le 28 mars 2016, la plus jeune, la plus lourdement handicapée, fait comprendre à sa mère par visioconférence qu'elle a été agressée la veille par l'un des aides médico-psychologiques. Une plainte est déposée, le salarié mis à pied. Trois jours après, une seconde femme dénonce des viols et des agressions sexuelles qui auraient été commis en 2015. Interrogés par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, des personnels de la résidence disent l'aide-soignant discret, cordial, serviable. D'autres le voient au contraire comme un "coureur" tactile et trop proche des résidents.