Agression d'une famille à Livry-Gargan : pourquoi le parquet retient le caractère antisémite

Les cinq suspects, confondus par leur ADN, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Les cinq suspects, confondus par leur ADN, encourent la réclusion criminelle à perpétuité. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
  • Copié
Guillaume Biet, édité par R.Da.
Cinq personnes, quatre homme et une femme, arrêtées mardi dans le cadre de l'enquête sur la violente agression d'une famille de confession juive de Saine-Saint-Denis, doivent être présentées vendredi à un juge.

Les cinq personnes arrêtées mardi en Seine-Saint-Denis dans l'enquête sur la violente agression d'une famille juive de Livry-Gargan, début septembre, vont être présentées à un juge d'instruction de Bobigny dans la journée, en vue d'une mise en examen. Une information judiciaire doit être ouverte par le parquet, qui confirme ainsi le caractère antisémite de cette affaire.

Les malfrats repèrent leur cible à ses bijoux. Sur les cinq personnes en garde à vue, une seule a fait des révélations. C'est une jeune femme de 19 ans, suspectée d'avoir retiré de l'argent avec la carte bancaire des victimes. Elle a raconté aux policiers que le gang avait repéré l'épouse dans un centre commercial à cause des bijoux que cette dernière portait ce jour-là. Rien à voir avec sa religion donc, selon elle. Les malfrats auraient ensuite suivi leur cible jusque chez elle, avant de revenir armés quelques jours plus tard.

" Vous êtes juifs, donc vous avez de l'argent "

Une information judiciaire. Ce ne serait qu'une fois à l'intérieur de la maison que les agresseurs présumés auraient découvert que la famille était juive. Ils se sont alors acharnés, répétant, selon les victimes : "vous êtes juifs, donc vous avez de l'argent". Raison pour laquelle le parquet de Bobigny retient le caractère antisémite de cette affaire. La procureure va ouvrir ce matin une information judiciaire pour "séquestration, vol et extorsion en bande organisée avec une arme et en raison de l'appartenance des victimes à une religion".

Elle demande en outre l'incarcération des cinq suspects, parmi lesquels figure le trio d'agresseurs présumés, confondus par leur ADN, d'après des informations d'Europe 1. Pour ce crime, ils encourent devant la cour d'assises la réclusion criminelle à perpétuité.