Agression antisémite à Créteil : "Je ne suis pas un monstre", se défend l'accusé du viol

L'homme de 24 ans est accusé d'avoir violé une femme fin 2014, lors d'une agression antisémite à Créteil.
L'homme de 24 ans est accusé d'avoir violé une femme fin 2014, lors d'une agression antisémite à Créteil. © ERIC FEFERBERG / AFP
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Pierre de Cossette, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Fin 2014, un couple avait été agressé à Créteil sur fond d'antisémitisme et la jeune femme avait été violée. Le suspect récuse ces accusations et affirme que "les dés sont jetés".

Des trois agresseurs de Jonathan, un jeune juif, et sa compagne, fin 2014, c'est lui qui est accusé d'avoir violé la jeune femme. Il ne nie pas le cambriolage perpétré dans le quartier du Port, à Créteil, pour lequel  trois personnes sont jugées aux assises du Val-de-Marne depuis mardi 26 juin. "J'étais jeune, j'étais un petit con… Je regrette", confesse-t-il. Mais l'homme de 24 ans récuse devant le jury la connotation antisémite et le viol sur la jeune femme, ligotée dans une chambre.

Les juifs, "je sais qu'il ne sont pas tous riches". "J'en ai connu des juifs, je sais qu'ils ne sont pas tous riches", jure l'accusé, détenu depuis bientôt quatre ans. Il rappelle qu'il sortait alors d'une relation de 18 mois avec une petite amie juive qui l'a dédouané par écrit. Lui insiste : "Ça aurait pu tomber sur n'importe qui." Il affirme qu'il avait repéré les victimes parce qu'elles étaient bien habillées. Dans l'appartement, néanmoins, toutes les décorations cultuelles ont été dégradées.

Le silence ou le doute sur l'impartialité de la justice. Quant aux accusations de viol, faute d'ADN, c'est un faisceau d'indices qui a permis de le confondre parmi trois accusés, noirs comme lui. Mais là encore, il nie : "C'est pas moi, c'est faux." Il accuse la justice de partialité, tandis que le président lui rappelle qu'il est présumé innocent. Le jeune homme affirme pourtant que "les dés sont jetés" et se mure régulièrement dans le silence quand il est mis face à ses contradictions.

"Mal pour elle". "J'ai mal pour elle", finit-il par déclarer à propos de cette jeune femme qui sanglote à l'autre bout de la salle. "J'ai un coeur, je ne suis pas un monstre", dit-il. Qu'en ont retenu les jurés ? Ils le diront vendredi, jour du verdict aux assises.