Affaire Théo : première confrontation entre le jeune homme et les policiers

Les faits se sont produits en février 2017.
Les faits se sont produits en février 2017. © EUROPE 1
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avec AFP , modifié à
La confrontation, la première depuis l'ouverture de l'information judiciaire, a duré quatre heures dans le bureau de la magistrate chargée du dossier. 

Une confrontation a été organisée mercredi entre Théo L., gravement blessé par un coup de matraque lors d'une interpellation en février 2017, et deux des policiers mis en examen dans cette affaire. Cette confrontation, la première depuis l'ouverture de l'information judiciaire, a débuté vers 14h et s'est achevée à 18h30. Elle s'est déroulée dans le bureau de la magistrate chargée de ce dossier au tribunal de Bobigny.

Le 2 février 2017, Théo L., 22 ans, avait été gravement blessé par un coup de matraque au niveau de la zone rectale, lors d'une interpellation dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Dans cette affaire, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires aggravées", l'un d'eux est aussi poursuivi pour "viol". Théo est sorti en boitant du tribunal, accompagnée de son conseil, qui n'a souhaité faire aucune déclaration, pas plus que l'avocat du policier mis en cause pour viol, Me Frédéric Gabet.

Le caractère intentionnel du coup de matraque au centre des débats. La confrontation devait notamment permettre d'avancer sur la question du caractère intentionnel ou non du coup de matraque porté par le policier mis en examen pour viol. "Je l'ai vu avec sa matraque : il me l'a enfoncée dans les fesses, volontairement. Je suis tombé sur le ventre, j'avais plus de force", avait relaté Théo. Le coup a engendré une plaie de près de 10 centimètres longeant le canal anal et oblige le jeune homme à porter, depuis, une poche médicale.

Mais l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait retenu, au vu des vidéos et des premières auditions, "le caractère non intentionnel" de son geste. Une expertise, transmise récemment au magistrat instructeur, note que son geste est "conforme aux pratiques professionnelles" et a été réalisé conformément "au discernement possible et exigible de la part d'un policier dans ce genre de situation complexe d'intervention".

>>> Fin janvier, Europe 1 vous dévoilait en exclusivité la vidéo de l'interpellation de Théo.