Affaire Naomi : "Il faut une plateforme unique pour traiter les appels de santé"

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Ugo Pascolo , modifié à
Pour Dominique Pateron, chef du service des urgences à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, pour éviter un nouveau drame comme celui survenu au Samu de Strasbourg, il faut améliorer la formation des assistants de régulation et mettre en place une plateforme unique. 
INTERVIEW

"Il faut mettre en place une plateforme commune d'appel pour les urgences de santé". Invité d'Europe 1 Bonjour lundi, Dominique Pateron, chef du service des urgences à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, dévoile les propositions que vont faire les syndicats d'urgentistes à Agnès Buzyn, quelques heures avant d'être reçus par la ministre de la Santé. L'objectif de cette rencontre est d'améliorer le fonctionnement de ces plateformes pour éviter une nouvelle affaire Naomi

Renforcer la formation. "Nous allons proposer à Agnès Buzyn de renforcer la formation des assistants de régulation", dévoile Dominique Pateron au micro d'Europe 1. "Ce sont eux qui décrochent en premier lorsqu'un patient appelle le Samu, ils doivent prendre en note les éléments contextuels : où est le patient, quel est son état etc. S'il s'agit d'un problème de santé, leur rôle est de passer la main à un médecin régulateur qui prend la suite. Mais en cas d'urgence vitale, ils sont habilités à déclencher un Smur [un service mobile d'urgence et de réanimation, une ambulance médicalisée, ndlr]", explique le médecin. "Chaque année, les assistants de régulation doivent gérer 30 millions d'appels et le nombre à augmenter de 23% en cinq ans". 

 

"La régulation médicale, la cheville ouvrière du Samu". "Ces assistants sont des personnels administratifs qui ont également une formation sur le terrain, mais il faut homogénéiser cette formation pour en améliorer la qualité. Nous allons proposer à la ministre de la Santé un référentiel métier qui deviendrait un référentiel pour l'ensemble des assistants dans les 104 Samu de France", déroule-t-il. "Ils ont un rôle très précis et il faut harmoniser la procédure de régulation médicale qui est la cheville ouvrière du Samu".

Une plateforme d'appel commune. L'autre point que veulent aborder les syndicats avec la ministre est la mise en place d'une "plateforme unique pour traiter les appels de santé. Aujourd'hui, près de deux tiers des appels de santé arrivent au 15, nous voulons que tout les appels qui ont un rapport avec la santé soient regroupés sous une plateforme unique et un numéro unique", plaide Dominique Pateron. "Ce modèle aboutit à une régulation médicalisée qui oriente vers la meilleure réponse et nous pensons que cela doit passer par le Samu".