Affaire Grégory : Murielle Bolle reste en détention

La justice a décidé de maintenir Murielle Bolle en détention (photo d'archives).
La justice a décidé de maintenir Murielle Bolle en détention (photo d'archives). © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
La belle-sœur de Bernard Laroche, un temps soupçonné d'avoir enlevé Grégory Villemin en 1984, a été mise en examen dans ce dossier vendredi, plus de trente-deux ans après les faits. 

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a décidé mardi de maintenir en détention Murielle Bolle, mise en examen pour enlèvement dans l'affaire Grégory, mais elle n'a pas l'intention "de la garder longtemps" en prison, selon son avocat. Cette décision est conforme aux réquisitions du procureur général Jean-Jacques Bosc.

"Murielle Bolle est maintenue en détention, la présidente (de la chambre de l'instruction, ndlr) ayant précisé que l'intention de la cour n'était pas de la garder longtemps", a déclaré devant la presse Me Jean-Paul Teissonnière, qui avait plaidé pour une remise en liberté de sa cliente sous contrôle judiciaire en faisant "des propositions" pour aménager sa sortie. "Le problème qui n'a pas pu être surmonté, c'est la question de l'hébergement", a souligné Me Teissonnière. "Notre objectif dans les semaines qui viennent, le plus rapidement possible, c'est de trouver une proposition qui convienne à la cour et nous ferons à ce moment-là une nouvelle demande de remise en liberté."

"C'est difficile la prison pour elle". Le 20 juin, les époux Jacqueline et Marcel Jacob, également mis en examen dans cette affaire, avaient bénéficié d'une remise en liberté sous conditions après seulement quatre jours de détention. Ils résident depuis séparément, à des adresses tenues secrètes. "C'est difficile la prison pour elle", avait déclaré l'avocat de Murielle Bolle au sortir de l'audience, mardi à la mi-journée. "Si sa détention devait durer trop longtemps, je pense que Murielle serait en danger", a-t-il estimé après la décision, rendue à 16h.

"Éviter les pressions sur les témoins". Cette femme de 48 ans, qui en avait 15 au moment du drame, avait été mise en examen et écrouée à titre conservatoire jeudi dernier. Sa rétractation éclair, il y a trois décennies, après avoir livré un témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne le 16 octobre 1984, est au cœur de la suite des investigations. Me Thierry Moser, avocat des parents de Grégory, a jugé la décision de la cour "tout à fait appropriée" car "il s'agit d'éviter les risques de pression sur les témoins et le danger de concertation frauduleuse entre les co-mis en examen".