Affaire Grégory : Marcel Jacob sera entendu par la juge lundi

Marcel et Jacqueline Jacob ont été arrêtés à la mi-juin à leur domicile d'Aumontzey (photo d'archives).
Marcel et Jacqueline Jacob ont été arrêtés à la mi-juin à leur domicile d'Aumontzey (photo d'archives). © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
"C'est un interrogatoire qu'on attend depuis longtemps, on est prêts", assure l'une des avocats du septuagénaire, Me Laure Iogna-Prat.  

Après la femme, le mari. Marcel Jacob, mis en examen avec son épouse Jacqueline pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort de leur petit-neveu Grégory en 1984, sera entendu lundi par la magistrate qui instruit l'affaire. C'est "un interrogatoire qu'on attend depuis longtemps, on est prêts", assure une de ses avocats, Me Laure Iogna-Prat. Devant la juge Claire Barbier, la défense compte faire valoir l'alibi du septuagénaire qui, selon elle, se trouvait au travail, comme son épouse, le 16 octobre 1984, quand l'enfant de quatre ans fut enlevé puis retrouvé mort dans la Vologne. 

Jacqueline Jacob autorisée à rentrer chez elle. Mis en examen et brièvement écroués à la mi-juin, les deux époux avaient ensuite été placés sous un strict contrôle judiciaire, avec l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile d'Aumontzey. Cinq mois plus tard, Jacqueline Jacob, 73 ans, a été interrogée le 17 novembre par la juge Claire Barbier, auprès de laquelle sa défense a également argué de son "alibi incontestable". Trois jours après, la chambre de l'instruction, contre l'avis du parquet général, l'a autorisée à rentrer chez elle, ce qui rend la défense de son mari "très optimiste". Après son interrogatoire, la défense demandera que Marcel Jacob puisse également retourner chez lui, dans les Vosges.

Soupçonnés d'être les "corbeaux". Les deux époux sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent. La justice a déjà soulevé, depuis longtemps, la question de l'emploi du temps des Jacob le jour des faits. Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la mère de Grégory, la cour d'appel de Dijon avait relevé qu'il n'existait pas "en l'état", à leur encontre, "de présomptions suffisantes pour justifier de nouvelles investigations et a fortiori une inculpation". "A priori ils n'étaient pas disponibles à l'heure du crime mais l'éventualité d'une absence momentanée de leur lieu de travail ne saurait être exclue.

Question prioritaire de constitutionnalité. L'enquête les concernant a été entreprise trop tardivement pour avoir des chances sérieuses d'aboutir à un résultat incontestable", soulignaient à l'époque les magistrats. Dans cette énigme qui dure depuis 33 ans, une troisième personne, Murielle Bolle, 48 ans, a été mise en examen à la fin juin. Adolescente en 1984, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, avant de se rétracter. Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, avait tué ce dernier - son cousin - en 1985. La défense de Murielle Bolle a déposé vendredi une requête visant à faire annuler sa mise en examen, assortie d'une question prioritaire de constitutionnalité touchant aux conditions de sa garde à vue en 1984.