Affaire Fiona : deux accusés, une même ligne de défense

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Jean-Luc Boujon, édité par A.D , modifié à
Le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf a débuté lundi. D'après une avocate de la partie civile, l'enjeu du procès va être de "casser le pacte de non agression" entre les deux accusés.
REPORTAGE

Les accusés clament toujours leur innocence dans l'affaire Fiona. La mère de la fillette et son ex-compagnon n'ont pas hésité à prendre la parole, lundi, au premier jour de leur procès en appel devant la cour d'assises de la Haute-Loire. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont clamé qu'ils n'étaient pas des criminels, qu'ils n'avaient pas tué Fiona. Mais aussi qu'ils n'étaient pas violents. Les deux accusés se sont ménagés l'un l'autre, donnant l'impression de prolonger le comportement qu'ils avaient eu lors du premier procès, il y a un an.

"C'était un ange, cette gamine".Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont affirmé chacun leur tour, lundi, qu'ils n'étaient pour rien dans la mort de Fiona. C'est d'abord l'ex beau-père de la fillette qui a martelé qu'il "ne [s]'en pren[ait] pas aux enfants". "C'est verrouillé dans ma tête (...). C'était un ange, cette gamine", a-t-il dit. "Moi, je n'ai jamais maltraité mes enfants", a de son côté expliqué la mère. "Avec son décès, j'ai pris perpétuité parce que je ne la reverrai jamais." Avant d'ajouter : "Si Berkane l'avait frappée, je l'aurais quitté sur le champ." D'une phrase, Cécile Bourgeon dédouane son ancien compagnon, qui vient ensuite à son secours en affirmant : "Tous ensemble, avec Fiona, on a eu des moments de bonheur."

Affaire Fiona : deux accusés, une même ligne

"Un pacte de non agression". Me Marie Grimaud, avocate de l'association de défense des enfants Innocence en danger, y voit "un pacte de non-agression. Ce pacte, il doit être cassé par tous les moyens, ça va être l'oeuvre de tous les avocats de la partie civile pendant dix jours. En tout cas, les cartes se sont abattues dès la première journée et ça, c'est plutôt bien. On a une parole dès le premier jour, on va pouvoir travailler dessus. Ce que l'on n'avait pas à la première instance. Les contradictions, les incohérences vont pouvoir être levées plus tôt", espère-t-elle. C'est ce que les avocats de la partie civile vont tenter de faire dès mardi, avec le témoignage des proches des deux accusés, amis et membres de leurs familles respectives.