Affaire Fiona : Cécile Bourgeon fait tout pour paraître plus humaine

Affaire Fiona, Thierry Zoccolan / AFP 1280
Cécile Bourgeon a changé de ton, adoptant une voix douce, lancinante, presque plaintive. (Photo d'illustration) © Thierry Zoccolan / AFP
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Jean-Luc Boujon avec G.D. , modifié à
Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, a de nouveau témoigné lors de son procès en appel mardi, adoptant une position de victime.

Au deuxième jour de son procès en appel devant la cour d'assises de Haute-Loire, Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona, a tout fait pour paraître plus humaine, à l'opposé du comportement qu'elle avait adopté il y a un an, lors de son procès en premier instance, où elle était apparue froide, parfois brutale. Ce procès avait débouché sur une condamnation à cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger. Son compagnon, Berkane Makhlouf, avait été lui condamné à vingt ans de réclusion.

Une vie de déboires et de malheurs. Mardi, dès le début de son audition à la barre, Cécile Bourgeon a pris une petite voix douce, lancinante, presque plaintive. C'est sur ce ton qu'elle a décrit sa vie faite de déboires et de malheurs depuis le divorce de ses parents alors qu'elle était âgée de cinq ans, jusqu'à son plongeon dans la drogue à l'âge de 20 ans, par la faute de son ancien compagnon, en passant par les vexations infligées par une camarade au collège. Son discours aurait presque pu être sous-titré par : "Cécile Bourgeon, une victime de la vie."

Attaquée, elle change de ton. Même son aspect vestimentaire a évolué depuis la veille. La veste à col de fourrure a été remplacée par un pull passe-partout noir et un blouson bordeaux informe. Mais lorsqu'elle est attaquée, elle change de ton. Plus particulièrement lorsque l'avocate de l'association de défense des enfants Innocence en danger, Me Marie Grimaud, remet en cause la réalité de sa tentative de suicide par médicaments au mois de juillet dernier en s'appuyant sur un document de l'administration pénitentiaire.

"Je souffrais trop". C'est alors une autre Cécile Bourgeon qui apparaît, se défendant d'une voix forte et d'un ton péremptoire. "C'est ma vie, ça ne vous regarde pas. J'ai fait une tentative de suicide parce que je souffrais trop, c'est tout. Je suis désolée mais quand on a de l'oxygène dans le nez et qu'on perd connaissance, c'est que c'est grave." Silence dans la salle avant que Cécile Bourgeon ne reprenne le récit de sa vie et sa petite voix plaintive, comme si de rien n'était…