Affaire Business France : Muriel Pénicaud au pôle financier pour être entendue par les juges

Muriel Pénicaud est entendue sous le statut de témoin assisté.
Muriel Pénicaud est entendue sous le statut de témoin assisté. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre du Travail est entendue sous le statut de témoin assisté sur le déplacement controversé organisé en 2016 pour Emmanuel Macron à Las Vegas.

La ministre du travail Muriel Pénicaud est arrivée mardi matin au tribunal de Paris pour y être entendue par les juges qui enquêtent sur le déplacement controversé organisé en 2016 pour Emmanuel Macron à Las Vegas.

Statut de témoin assisté. La ministre, arrivée vers 9h15 en compagnie de son avocat au pôle financier du nouveau palais de justice, dans le nord-ouest de Paris, est convoquée sous le statut de témoin assisté. Cela lui permet d'éviter à ce stade une mise en examen dans cette enquête pour "favoritisme et recel de favoritisme" visant Business France (BF), l'agence de promotion de l'économie française à l'étranger dont Muriel Pénicaud était directrice générale.

Pression du cabinet du ministre. Le 6 janvier 2016, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie qui cachait de moins en moins ses ambitions présidentielles, avait rencontré des centaines d'entrepreneurs français lors d'une soirée au Consumer Electronics Show (CES), grand-messe de l'innovation technologique. Contrainte de monter cette opération de plus de 300.000 euros en urgence sous la pression du cabinet du ministre, BF l'avait intégralement confiée à l'agence Havas, sans recourir à une mise en concurrence pourtant prévue par le code des marchés publics pour de telles sommes.

Trois magistrats instructeurs. Havas affirme au contraire avoir été sollicité légalement en vertu d'un contrat-cadre signé six mois plus tôt avec BF et qui lui octroyait une forme d'exclusivité. Pour l'événement, l'agence avait perçu 289.019 euros, après renégociation. Les enquêteurs cherchent néanmoins à déterminer si Havas a pu être favorisé par rapport à ses concurrents et si Muriel Pénicaud a été informée en amont d'éventuels dysfonctionnements, ce qu'elle a toujours nié.  C'est un rapport critique de l'Inspection générale des finances (IGF) transmis par Bercy qui avait conduit le parquet de Paris à ouvrir cette enquête en mars 2017, confiée le 7 juillet aux trois magistrats instructeurs.