Affaire Baupin : aucun parti "ne pourra plus prétendre ignorer le fléau" du harcèlement sexuel, affirment quatre élues

"Aucun parti ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau quotidien", ont estimé lundi les quatre élues écologistes qui avaient porté plainte contre Denis Baupin.
"Aucun parti ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau quotidien", ont estimé lundi les quatre élues écologistes qui avaient porté plainte contre Denis Baupin. © PIERRE ANDRIEU / AFP
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avec AFP , modifié à
Quatre femmes avaient porté plainte contre le député Europe-Ecologie-Les Verts pour agression sexuelle et harcèlement. L'enquête a été classée sans suite, lundi, par le parquet de Paris.

Les quatre élues écologistes qui avaient accusé le député Denis Baupin d'agression et harcèlement sexuels ont estimé lundi qu'"aucun parti ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau quotidien", après le classement sans suite de cette affaire par le parquet de Paris.

Dans un communiqué, Isabelle Attard, Elen Debost, Annie Lahmer et Sandrine Rousseau estiment qu' "il y a eu un avant 'l'affaire Baupin' et il y aura surtout un après". "Si les faits ne sont pas poursuivis, la Société, elle, a compris", écrivent les quatre élues. Le parquet a estimé lundi que si certains des faits dénoncés étaient "susceptibles d'être qualifiés pénalement", ils étaient toutefois prescrits. "La honte change de camp", ajoutent les députées.

"Aucun parti politique ne pourra plus prétendre ignorer ce fléau quotidien qui va du sexisme ordinaire aux violences sexuelles", ont-elles insisté en affirmant que leurs témoignages ont contribué à mettre "sur la place publique des agissements que l'on voudrait croire d'un autre temps".

Parole libérée. Le 9 mai 2016, au côté de quatre autres femmes, anonymes, ces élues avaient témoigné sur des agissements de Denis Baupin pouvant être qualifiés d'agressions ou harcèlement sexuels. Elles avaient décidé de briser le silence après une photo de Denis Baupin, arborant du rouge aux lèvres dans la campagne contre les violences faites aux femmes, "Mettez du rouge".

Leur démarche avait libéré la parole et d'autres femmes avaient ensuite témoigné, toujours dans les médias, contre l'ancienne figure du parti EELV, qu'il a quitté en avril 2016. Au total, quatorze femmes se sont confiées dans la presse. En février, elles avaient posé à visage découvert devant des femmes de dos, pour interpeller les élus et candidats sur les violences sexuelles :