Accueil de migrants : le préfet de la Loire-Atlantique appelle "à l'apaisement"

  • Copié
avec AFP , modifié à
Après que des coups de feu ont été tirés dans le centre d'accueil pour migrants à Saint-Brévin, le préfet de Loire Atlantique appelle à l'apaisement vendredi.

Le préfet de la Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, a appelé vendredi "à l'apaisement", trois jours après que des coups de feu ont été tirés à Saint-Brévin contre un centre devant accueillir prochainement environ 50 migrants en provenance de Calais. Ces coups de feu, tirés mardi soir contre le centre de vacances choisi par l'Etat dans le cadre du démantèlement de la "jungle" de Calais, "je les condamne de la manière la plus ferme, la plus absolue", a déclaré Henri-Michel Comet, lors d'une conférence de presse en préfecture, en présence du maire de Saint-Brévin.

"Une once d'humanité" demandée par le préfet. "Ce comportement est totalement irresponsable parce que nous sommes dans une démarche qui est profondément républicaine", a ajouté le préfet. "Je lance un appel au calme, mais surtout à l'apaisement. (...) De quoi parle-t-on? D'accueillir 50 personnes dans une commune de 13.000 habitants pendant quelques mois. Ce n'est même pas de la solidarité, c'est une once d'humanité", a-t-il affirmé. Le centre de vacances, propriété de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) d'EDF, d'une capacité totale de 116 places et qui devait initialement accueillir 70 migrants, en hébergera finalement 50, "des personnes seules et des familles", en provenance de Calais et originaires d'Erythrée, du Soudan, d'Irak et de Syrie.

Une manifestation contre les migrants début septembre. L'annonce début septembre de l'ouverture de ce centre d'accueil et d'orientation (CAO) a provoqué des tensions dans la station balnéaire et a fait descendre dans la rue le 17 septembre environ 200 opposants et autant de partisans à l'arrivée des migrants. "1% des habitants ont manifesté. La majorité des personnes que je rencontre ont des avis plus nuancés, il y a des sentiments d'inquiétude, de peur, mais aussi d'empathie. (...) Je pense que les esprits vont se calmer", a assuré le maire divers droite de Saint-Brévin, Yannick Haury.

Tout s'est passé "sans heurts" par le passé. L'élu, qui avait déploré publiquement une ouverture décidée par l'Etat "sans concertation", s'est dit vendredi "satisfait qu'un certain nombre de ses considérations ont été prises en compte", notamment sur le maximum de 50 personnes accueillies. "Je persiste toutefois à penser qu'un centre d'accueil temporaire en plein cœur d'une station balnéaire n'est pas la solution forcément la plus adaptée", a temporisé Yannick Haury. Le département de la Loire-Atlantique a déjà accueilli près de 130 migrants depuis un an dans quatre différents CAO, et ceux-ci "ont fonctionné sans heurt, sans difficulté", a de son côté souligné le préfet. Plus de 80% de ces migrants ont par la suite demandé le statut de réfugié, a précisé Henri-Michel Comet.