Accord signé pour la reconstruction de Saint-Martin

L'île va notamment développer une politique d'urbanisme "responsable".
L'île va notamment développer une politique d'urbanisme "responsable". © HELENE VALENZUELA / AFP
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avec AFP
L'Etat et la collectivité de Saint-Martin ont signé mardi un accord pour la reconstruction "durable" de l'île ravagée par l'ouragan Irma en septembre.

Un accord pour la reconstruction "durable" de Saint-Martin, ravagé par l'ouragan Irma, a été signé mardi entre l'État et la collectivité, prévoyant notamment de renforcer les services de l'Etat sur place, de mettre en place une politique d'urbanisme "responsable et contrôlée", et d'améliorer la coopération franco-néerlandaise. Cet accord, signé par le président de la collectivité de Saint-Martin, Daniel Gibbs, et la ministre des Outre-mer Annick Girardin, "c'est une feuille de route qui donne à chacune des parties, État et collectivité, des missions complémentaires et fidèles à leurs compétences respectives", a salué Annick Girardin.

Renforcer les services de l'Etat. Deux mois et demi après le passage du cyclone qui a endommagé 95% du bâti et tué 11 personnes, le rapport préconise de renforcer les services de l'État dans l'île pour "assurer un contrôle de légalité et des politiques publiques plus efficaces", notamment sur les questions d'emploi, d'eau, d'environnement et d'urbanisme, indique le délégué du rapport Philippe Gustin. De plus, face à une évolution rapide de sa population - qui a plus que quadruplé pour atteindre plus de 35.000 habitants en 2016 - "on n'a pas dimensionné les services de l'État", basés essentiellement en Guadeloupe pour l'instant, regrette Philippe Gustin, qui invite à "un renforcement du personnel". 

Développer l'urbanisme. Point fort du rapport, la "co-construction d'une politique de l'urbanisme responsable et contrôlée", qui passera par "un diagnostic précis" du territoire, des équipements (réseaux d'eau, de téléphonie, d'électricité notamment), du bâti dégradé, de la situation des personnes sinistrées, et la mise en place d'"une nouvelle carte des aléas" dressée par l'État. Philippe Gustin préconise de fixer une "doctrine pour une reconstruction préventive", qui impliquerait de "réviser les documents d'urbanismes locaux", de "définir les conditions d'éventuelles reconstructions en zones inondables", ou encore de réaliser un "guide pratique et pédagogique pour la reconstruction". 

Une "phase de transition". Mais tout cela prendra du temps : "C'est la phase la plus délicate, aujourd'hui il faut accepter le temps du diagnostic, du retour d'expérience", reconnait Philippe Gustin. Pour gérer "la phase de transition", il suggère de maintenir sur place des forces de l'ordre "crédibles", après l'image désastreuse renvoyée par les pillages survenus après l'ouragan. A plus long terme, il suggère d'engager "une réflexion sur le modèle économique" de l'île et le développement d'un "tourisme durable", avec le lancement d'un audit sur la situation économique et sociale de Saint-Martin, et une meilleure valorisation de l'offre touristique