Accident mortel de l'émission Dropped : 2e condamnation pour la société de production

Le crash avait coûté la vie à dix personnes, dont trois vedettes du sport français.
Le crash avait coûté la vie à dix personnes, dont trois vedettes du sport français. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
La société Adventure Line Productions doit verser à la famille de l'une des dix victimes de l'accident d'hélicoptères la somme de 120.000 euros.

La société de production de l'émission de téléréalité Dropped a été condamnée une deuxième fois pour "faute inexcusable" et devra indemniser la famille d'une autre victime de l'accident mortel d'hélicoptères survenu lors d'un tournage en Argentine en 2015, selon un jugement consulté jeudi.

Le Tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Lyon a condamné lundi la société Adventure Line Productions (ALP) à verser à la veuve, au fils, aux parents et au frère du caméraman Brice Guilbert la somme totale de 120.000 euros de dommages et intérêts. ALP avait déjà été condamnée le 20 avril par le TASS des Hauts-de-Seine à verser des dommages et intérêts à la famille d'un premier cameraman, Laurent Sbasnik.

Une "faute inexcusable d'ALP". Le 9 mars 2015, la collision accidentelle dans une région reculée d'Argentine de deux hélicoptères avait coûté la vie à dix personnes, dont trois vedettes du sport français : la navigatrice Florence Arthaud, le boxeur Alexis Vastine et la nageuse Camille Muffat. Le drame avait provoqué une vive émotion en France.

Comme le TASS des Hauts-de-Seine, le tribunal lyonnais s'est notamment fondé sur les conclusions du rapport d'enquête administrative rendu en décembre 2015 par le Jiaac argentin (équivalent du BEA français, le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile). La juge a estimé que "l'accident mortel du travail" dont a été victime le caméraman était dû à "une faute inexcusable" d'ALP, propriété du groupe Banijay, qui produit également Koh Lanta et Fort Boyard.

ALP parle d'"éléments factuels erronés". ALP a fait appel de la décision du tribunal des Hauts-de-Seine et son avocat Cédric Fischer a indiqué qu'elle ferait de même avec la condamnation lyonnaise. "Le TASS n'a pas estimé devoir attendre l'issue de l'instruction qui est en cours", a indiqué maître Fischer, "et le TASS s'est appuyé sur des éléments factuels erronés".

Deux procédures pénales sont en cours d'instruction, en Argentine et en France. À Paris, ALP et son directeur de production ont été placés sous le statut de témoin assisté, échappant pour l'heure à des poursuites.

Saisi dans le cadre de ce même accident pour la mort de la journaliste Lucie Mei-Dalby, le TASS de Paris a, à l'inverse, reporté sa décision dans l'attente de l'issue de la procédure pénale. La famille de cette journaliste réclame à ALP 400.000 euros de dommages et intérêts.