Les accidents mortels arrivent plus souvent sur les routes de campagne rénovées (image d'illustration).   1:33
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Frédéric Michel, avec M.R. , modifié à
Claude Got, spécialiste de la sécurité routière, a fait une étude selon laquelle l'abaissement de la vitesse permet de réduire la mortalité routière.

Parmi les mesures du gouvernement qui font polémique, la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires qui entrera en vigueur le 1er juillet est en bonne place. Une étude publiée par Le Journal du Dimanche semble valider l'intérêt d'abaisser la vitesse pour faire baisser la mortalité routière.

On meurt plus sur les routes de campagne. Le professeur Claude Got, spécialiste de la sécurité routière, s'est plongé dans les données du ministère de l'Intérieur. Conclusion : les accidents mortels se concentrent sur les routes départementales en zone rurale, comme le détaille Anne-Laure Barret du JDD au micro d'Europe 1 dimanche. 

Cette étude montre qu'il y a 15 départements français ruraux qui payent un très lourd tribut aux accidents, explique la journaliste. C'est le cas de l'Aude, du Gers, de la Lozère, l'Indre, l'Orne ou encore l'Yonne. Et dans tous les accidents répertoriés, nombreux sont ceux qui se sont déroulés sur des axes secondaires, qu'il s'agisse de routes départementales ou nationales de qualité ou de routes plus tortueuses. Or, parmi les opposants, circule l'idée que sur les belles routes de campagne, on se tue peu. 

Les routes neuves sont plus accidentogènes. "Certains veulent bien admettre qu'il faille limiter la vitesse sur certaines routes départementales tortueuses mais ils se disent que sur les belles routes rénovées, il n'y a pas de danger. Mais en fait si", résume Anne-Laure Barret. Les spécialistes assurent qu'il y a plus de danger sur les belles routes que sur les mauvaises car sur ces dernières, on fait attention ce qui n'est pas le cas sur les routes rénovées où les automobilistes roulent plus vite. "Or il y a un vrai lien entre vitesse et nombre d'accidents", rappelle la journaliste du JDD.  

S'opposer au 80 km/h, c'est s'opposer "à la réduction de la mort des enfants". Anne-Laure Barret rapporte également que Claude Got est particulièrement agacé pas les fausses informations qu'il entend sur la question. Il assure que les élus ruraux qui s'opposent à cet abaissement de la vitesse à 80 km/h "se tirent une balle dans le pied en s'opposant à la réduction de la mort de leurs enfants".