À Tolbiac, les étudiants s'organisent contre les perturbateurs qui ternissent leur image

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Justin Morin, édité par A.H. , modifié à
Europe 1 est allé à la rencontre des étudiants qui occupent depuis trois semaines l'université de Tolbiac. S'ils ne nient pas certains problèmes, ils veulent éteindre les fausses rumeurs.
REPORTAGE

Tolbiac est-elle devenue un "capharnaüm avec de la violence, de la drogue et même du sexe", comme l'a décrit le président de Paris I Panthéon-Sorbonne, George Haddad. Il décrit une fac dans un état déplorable, et des dérives notamment lors de soirées. Il a demandé à plusieurs reprises l'évacuation de la fac, située dans le 13ème arrondissement de Paris, et occupée depuis plus de trois semaines. Mais du côté des étudiants, on admet certains problèmes, mais on dément vivement les rumeurs.

"Il y a de petites embrouilles. Comme partout !" Si Tolbiac est devenue une zone de non-droit - car l'Etat n'y a plus accès - cela ne signifie pas que l'université est devenue un lieu sans règle. Ali n'est pas étudiant, mais il soutient le mouvement. Et le jeune homme tient beaucoup à la propreté dans la cuisine commune. Alors chaque jour, il se rend à l'université pour vider les poubelles, nettoyer et ranger les aliments déposés ici par des soutiens. "Est-ce que c'est le désarroi total ? Non. Il y a des gens qui organisent des soirées, des jeunes boivent de l'alcool, il y a de petites embrouilles. Comme partout ! Mais jusqu'à présent, la fac n'a pas brûlé. Il n'y a pas de sexe, pas de prostitution, pas de prise de drogue dure. C'est des conneries !", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

Un couvre-feu et des tours de garde. Selon les occupants de Tolbiac, le problème vient plutôt d'une dizaine de perturbateurs - quelques marginaux et une poignée de jeunes extérieurs au mouvement, bien identifiés - qui ternissent leur image. La nuit, des vols de téléphone ont été signalés, et quelques bagarres ont éclaté. En début de semaine, les occupants ont donc décidé de réagir en instaurant un couvre-feu à minuit et des tours de garde le reste de la nuit. Jonas, rencontré par Europe 1, y a déjà participé. "Ce ne sont pas des groupes organisés, mais des individus qui parfois s'affrontent. C'est très difficile à gérer", admet-il. "Mais on est conscients de la sécurité que l'on doit mettre en place. On veut remédier aux problèmes pour faire durer l'occupation."

Par ailleurs, l'accès au site se fait désormais plus facilement qu'au début du mouvement, pour accueillir tous ceux qui le souhaitent. La bataille se joue aussi sur le terrain de la communication.