A Reims, des objets confisqués par la justice distribués à des œuvres de charité

25 objets sont inscrits sur la première liste d'objets qui seront donnés aux associations. Photo d'illustration.
25 objets sont inscrits sur la première liste d'objets qui seront donnés aux associations. Photo d'illustration. © PIERRE ANDRIEU / AFP
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Jihane Bergaoui, édité par A.D , modifié à
Première en France, le procureur de Reims a proposé à six associations de profiter de biens d'utilité saisis. L'opération devrait être répétée deux fois par an.

Caisses à outils, radios, vélos... le tout sous scellés. Ces biens inférieurs à 300 euros saisis par la justice sont habituellement détruits. Mais pour la première fois en France, à Reims, le tribunal de grande instance a décidé d'en redistribuer certains à des œuvres de charité. Mardi, à l'occasion de la journée mondiale du refus de la misère, le tribunal et six associations caritatives vont signer une convention dans la matinée pour officialiser ce "partenariat" inédit. 

"Chaque objet est attaché à une procédure". L'idée de redistribuer aux plus démunis ces biens confisqués lors de procédures judiciaires vient du procureur de la République de la ville. Tous ces objets ont comme particularité d'avoir eu une première vie hors-la-loi, comme par exemple un aspirateur qui a fait l'objet d'une affaire d'escroquerie, explique Mathieu Bourrette, le procureur de Reims : "Chaque objet a son histoire puisque chaque objet est attaché à une procédure. Ça peut être une histoire de recel. Les caisses à outils, très clairement, peuvent avoir servi à commettre des cambriolages. On a une liste à la Prévert qu'on a soumise aux différentes associations qui ont bien voulu venir avec nous dans cette aventure."

Premier arrivé, premier servi. Six associations se sont positionnées sur les 25 objets proposés, avec une règle simple : premier arrivé, premier servi. Joël Colot, président du Secours, espère ainsi récupérer l'aspirateur ou les deux vélos. "Parmi les personnes en situation de précarité que nous rencontrons, il y a des travailleurs pauvres qui sont obligés de travailler à des horaires décalés. Il n'y a pas forcément de transports en commun, donc le vélo peut être une solution", explique-t-il. Au moment de la remise des objets aux associations, les scellés seront détruits. Le tribunal de Reims s'est engagé à proposer une liste de bien confisqués deux fois par an.