A quoi ressemblerait l’été si on ne changeait pas d’heure ?

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UCHRONIE - La France est passée dimanche à l’heure d’été au nom de la sobriété énergétique. Et si rien ne se faisait ?

Avez-vous bien préparé vos montres et vos réveils ? La France est passée à l’heure d’été dans la nuit de samedi à dimanche. Concrètement, à 2 heures du matin, il était en fait 3 heures. Un changement d’horaire qui ne manquera pas de faire des mécontents, d’autant plus que nous allons perdre une heure de sommeil. Mais que se passerait-il si la France restait indéfiniment à l’heure d’hiver ? Un scénario qui ne serait pas sans inconvénients non plus.

Un sommeil et un rythme biologique préservés. Si la France ne changeait plus d’heure, notre sommeil serait préservé : fini les changements tous les six mois. Notre rythme biologique ne serait donc plus malmené, notamment celui des plus jeunes, des plus âgés ou des malades. Car le changement d’heure n’est pas anodin pour tout le monde, comme le soulignait en 1997 un rapport sénatorial : "en matière de santé publique, la critique essentielle porte sur la modification brutale des rythmes biologiques occasionnant des troubles du sommeil, de l'appétit, de la capacité de travail, voire de l'humeur, lors des changements horaires et notamment pour le passage à l'heure d'été où le temps de sommeil est amputé d'une heure".

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Mais une journée plus courte et la fin des longues soirées d’été. En passant à l’heure d’été, on rallonge notre journée d’une heure pour mieux coller à un ensoleillement plus long. Rester à l’heure d’hiver, ce serait donc raccourcir nos journées, mais aussi faire une croix sur les longues soirées d’été : fini les couchers de soleil à 22 heures, la lumière s’éteindrait au plus tard à 21 heures. En revanche, cela signifie que le soleil se lèverait plus tôt, mais la tranche 6h-8h du matin n’est pas celle dont les Français profitent le plus, surtout pendant les congés d’été.

La conséquence : une facture énergétique qui grimpe. Pour préserver ces longues soirées d’été, il faudrait donc allumer la lumière, voire le chauffage dans les régions où la nuit est froide. Ce qui signifie des dépenses d’énergies supplémentaires, et c’est d’ailleurs ce qui a justifié le changement d’heure décidé par Valéry Giscard d’Estaing en 1976, en réaction au choc pétrolier.

Aujourd’hui, en collant le mieux possible au rythme du soleil, la France réalise en effet des économies, estimées à environ 440 GWh par an, selon une étude de l’Ademe en 2010. Soit un peu moins de 1% de notre consommation d’électricité ou l’équivalent de la consommation annuelle en électricité d’une ville comme Le Havre. Mais la généralisation des ampoules basse consommation efface progressivement ce gain d’énergie. 

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© ROBERT FRANCOIS/AFP

La fin du "coup de pouce" d’automne. Ne plus changer d’heure, ce serait donc renoncer à des économies d’énergies mais aussi un moment de douceur dans le froid de l’automne : l’heure de sommeil supplémentaire que permet le passage à l’heure d’hiver, un bonus non négligeable lorsque l’excitation de la rentrée est retombée, que le froid refait son apparition et que le moral se détériore.

Moins de panne de réveil mais aussi moins d’excuses. A chaque changement d’heure, certains ratent immanquablement le coche et se retrouvent en retard car ils avaient oublié de mettre à jour leur réveil. Rester à l’heure d’hiver une bonne fois pour toutes, ce serait donc se simplifier la vie et en finir avec ces pannes de réveil. Mais aussi la fin d’une excuse un peu facile invoquée par certains retardataires.

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