A quoi pourrait ressembler le futur Autolib’ ?

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Après la rupture du contrat de Vincent Bolloré, le service de partage de voitures électriques devrait s’arrêter sous peu. Pour renaître sous une autre forme ?

Autolib’ version Bolloré, c’est terminé. Le Syndicat mixte Autolib' Vélib' Métropole (SAVM), regroupant des élus des 103 communes partenaires, ont voté la rupture du contrat avec le groupe Bolloré sur fond de tension au sujet de la dette du désormais ex-service d’autopartage. C’est donc la fin de l’aventure lancée en grande pompe en octobre 2011. Mais les élus franciliens, la maire de Paris Anne Hidalgo en tête, pensent déjà à l’après. Plusieurs pistes pour remplacer Autolib’ sont sur la table.  

La suite en régie avec… Bolloré ? La directrice de la mobilité du Groupe Bolloré, Marie Bolloré, a confirmé  mercredi sur franceinfo qu'en cas de résiliation du contrat d'Autolib' jeudi, le service serait arrêté "dans les tous prochains jours". Mais elle a laissé une porte ouverte. "Si le syndicat le souhaite, nous pouvons opérer en régie, c'est-à-dire que nous serons mandatés comme un prestataire et rémunérés pour cette fonction le temps qu'il (le SAVM) le souhaite", a précisé la fille de Vincent Bolloré.

La tentation du "freefloating". Mais l’idée qui tient la corde, c’est le "freefloating". Ce modèle très tendance consiste à prendre des véhicules là où ils se trouvent et à les déposer où bon semble au conducteur. Ce système est déjà mis en place à Paris pour des scooters en libre-service, avec notamment Cityscoot, ou des vélos, avec l’application Ofo, entre autres. Et en attendant éventuellement les voitures, ce sont des trottinettes électriques qui sont mis à disposition des usagers depuis mercredi dans la capitale.

Ce système en vogue  a la préférence des élus.  "Cette résiliation (du contrat avec le groupe Bolloré), c’est aussi une formidable opportunité qui s’offre à nous. Elle va permettre l’émergence de nouveaux services, de meilleure qualité. Nous partons sur l’idée d’avoir bientôt plusieurs opérateurs, sur le modèle de ce que font les acteurs du freefloating", explique dans Le Parisien Catherine Baratti-Elbaz, présidente du SAVM. "Ce sera beaucoup plus souple pour les usagers et ça fonctionnera sans fonds publics", insiste la maire PS du 12ème arrondissement. Et le plus tôt sera le mieux, selon Anne Hidalgo. "Des constructeurs ont des propositions opérationnelles, il n’y a aucune raison d’attendre", assure dans Le Monde la maire de Paris, qui a déjà réuni des acteurs du secteur.

Que faire des bornes de recharge ? Elles pourraient d’abord servir à recharger les nouvelles voitures mises en circulation. Avec donc un freefloating limité, avec la contrainte de garer sa voiture aux anciennes stations Autolib’. "Si Bolloré reste propriétaire des voitures, les bornes de recharge, elles, deviennent la propriété des villes", assure en tout cas Catherine Baratti-Elbaz.

Mais pour l’opposition municipale, ces quelque 6.200 places de stationnement doivent être mises à la disposition des Parisiens. "Aujourd'hui, on va se retrouver avec des milliers de stations Autolib' qui sont vides, inexploitables en l'état", déplore sur BFM Paris Florence Berthout, chef de file des Républicains. "Ce que je voudrais, c'est que ce réseau de recharges puisse être très rapidement mis à la disposition des Parisiennes, des Parisiens, des banlieusards qui viennent dans Paris et qui ont des véhicules propres", ajoute l’élue LR.

La décision de mercredi, outre qu’elle ouvre une bataille judiciaire avec le groupe Bolloré au sujet notamment de la prise en charge de la dette d’Autolib’, ouvre donc un nouveau front. Plus politique, celui-là.