A Paris, après l'évacuation du matin, le mouvement "Nuit debout" reprend

La place de la République a retrouvé les "nuit deboutistes" dès lundi soir.
La place de la République a retrouvé les "nuit deboutistes" dès lundi soir. © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Des centaines de personnes ont réinvesti la place de la République à Paris, mais aussi les villes de province. 

Malgré le démantèlement de son campement de la place de la République à Paris lundi matin, le mouvement "Nuit debout" entend bien poursuivre sa mobilisation et rassemblait plusieurs centaines de personnes dans la soirée. "Ils ont voulu nous enterrer, mais ils ont oublié que nous étions des graines et que nous allons repousser !", a lancé à la foule Fanny, de la commission écologie lors d'une Assemblée générale. Des centaines de personnes avaient convergé en fin d'après-midi sur la place de la République, où étaient aussi présents de nombreux policiers.

L'autorisation expirait dimanche soir. Depuis onze jours, cette esplanade du cœur de la capitale est devenue l'épicentre d'un mouvement citoyen inédit, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi de réforme du code du Travail "et le monde qui va avec", qui a essaimé dans plus d'une cinquantaine de villes. Les manifestants se sont retrouvés chaque soir, souvent par milliers, dans une ambiance de kermesse et de forum altermondialiste. Mais leur autorisation de se réunir a expiré dimanche soir. L'évacuation de lundi matin, qui s'est déroulée sans heurts, a vidé la place de ses stands, tentes et matelas. La préfecture de police de Paris expliquait toutefois dans la journée qu'"une nouvelle déclaration de manifestation a été déposée, signifiant que le mouvement pourra reprendre lundi soir".

En province aussi. "On n'expulse pas une idée, de retour pour l'AG à 18h !" a tweeté en fin d'après-midi @nuitdebout tandis que sur la place, des centaines de personnes commençaient à se réunir. En province aussi, pas question de baisser les bras : à Lille, les organisateurs se disent "motivés comme jamais" et appellent sur leur page facebook à venir "nombreux" place de la République.

A Lyon, plusieurs centaines de personnes s'étaient retrouvées samedi soir place Guichard. "Le désir de tout le monde est de prendre plus de pouvoir sur nos sociétés et nos vies", résumait Cyril, l'un des organisateurs. Sur facebook, les organisateurs du mouvement toulousain demandaient de rapporter bâches, cordes, palettes et lampes frontales, se préparant pour un véritable campement.