À Notre-Dame-des-Landes, certains zadistes partent pour de nouvelles luttes

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Théo Maneval, édité par A.H. , modifié à
Installés dans le bocage depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, une partie des zadistes de Notre-Dame-des-Landes préparent leur balluchon pour de nouvelles aventures…
REPORTAGE

Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes doivent commencer à débloquer la route départementale 281, qu'ils contrôlent depuis 2012. Vers 10 heures lundi matin, les premières chicanes seront retirées. Le signe de la fin d'un long combat pour beaucoup de zadistes. Si certains d'entre eux veulent rester coûte que coûte dans le bocage, une partie des activistes est désormais prête à quitter la zone pour partir vers d'autres luttes.

"La lutte continue, mais pas ici". Eddy s'apprête à replier sa toile de tente et son hamac. Après deux ans et demi passés à Notre-Dame-des-Landes, ce militant va rejoindre "le nord de Strasbourg", où le projet de construction d'une autoroute de 23 kilomètres suscite la controverse. "Certains veulent aller à Bures, contre l'enfouissement des déchets nucléaires, d'autres veulent aller à la Zad de Toulouse…", liste Eddy. Pour lui, maintenant que le projet d'aéroport est définitivement abandonné, il n'y a plus lieu de mener ce combat. "C'est gagné ! J'en suis fier. C'est une belle forêt qu'on a réussi à sauver. La lutte continue, mais pas ici", estime-t-il.

"Partir la tête haute". Dans le bocage, tenir ce discours n'est pas toujours bien accepté. Eddy le sait. Mais il se fait peu d'illusions sur la suite, et plus précisément sur l'expulsion de ceux qui veulent rester sur des terres qui ne leur appartiennent pas. "Les agriculteurs nous ont dit qu'ils voulaient récupérer leurs terres, c'est normal. Il faut partir la tête haute", juge Eddy.

L'activiste tient aussi à partir avant de voir débarquer les forces de l'ordre, comme il l'a vécu à Sivens. Le jeune homme y était quelques jours seulement avant la mort de Rémi Fraisse en 2014, lors d'affrontements avec les gendarmes.