À Nice, le "carnaval de la résilience" après l’attentat du 14-Juillet

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Le lancement du carnaval de Nice samedi s'est fait sous très haute sécurité. © VALERY HACHE / AFP
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avec Jacques Thérence , modifié à
Malgré un dispositif de sécurité exceptionnel, les festivités du 133e carnaval de Nice inaugurées samedi ont été moins plébiscitées qu'à l'accoutumée.
REPORTAGE

Sept mois après l’attentat de la Promenade des Anglais, la ville de Nice organisait son 133e carnaval dans une ambiance bien singulière, samedi. Militaires en armes, policiers du Raid, tireurs d’élites perchés sur les immeubles, blocs de béton en travers des rues et même des hélicoptères qui survolent la zone du carnaval, elle-même sanctuarisée par des portiques de sécurité : le lancement du carnaval samedi s’est fait sous très haute sécurité. "Ils contribuent à s’assurer que toutes les personnes qui entrent dans la zone du carnaval ne sont pas porteuses d’objets dangereux", explique le directeur de la sûreté publique Marcelle Authier à Europe 1.

Les serpentins en bombe bannis du cortège. Les seize chars du cortège n’ont pas eu le droit de passer par la Promenade des Anglais, par respect pour les familles de victimes. Un quasi état de siège assumé par les services de la ville : "C’est pour assurer l’ambiance de fête qu’il faut en amont assurer la sécurité", ajoute l’adjoint au maire Rudy Salles. Même les serpentins en bombe ont été bannis, ce qui ne met pas tout le monde en joie comme ce vendeur ambulant : "C’est 80 % de notre chiffre les serpentins. Je comprends qu’il y ait des mesures mais cela ralentit le processus festif... D’ailleurs, les tribunes ne sont pas pleines", regrette-il.

Une baisse d'affluence. En effet, la vente de billets est en baisse de -20% cette année, quelque 7.000 personnes étaient présentes samedi contre 9.000 d’habitude au lancement du carnaval. Mais dans le public, certains ne dérogent pas à la fête : "Ça reste festif. Au début on a eu un petit peur, mais bon advienne que pourra !", confie cette mamie qui a sauté pour récupérer le traditionnel bouquet de mimosa. Même s’il ne fait pas le plein, le carnaval de Nice est signe de résilience, glisse-t-on dans les couloirs de la mairie : "Ça aurait été un échec de l’annuler". Les festivités doivent durer jusqu’au 25 février.