A Levallois, "un gros boom" et "quelque chose de grave"

Un homme a foncé mercredi matin sur une patrouille de militaires à Levallois-Perret.
Un homme a foncé mercredi matin sur une patrouille de militaires à Levallois-Perret. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Thibaud Le Meneec, avec Rémi Bostsarron et AFP , modifié à
Un véhicule a foncé sur des militaires dans une impasse à Levallois-Perret, mercredi matin. Dans ce quartier calme de la ville, les habitants anticipent le caractère terroriste de cet acte.

Peu avant 8 heures, mercredi matin, près de la mairie de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Résident de l'immeuble de la place de Verdun, Thierry raconte avoir d'abord "entendu un énorme bruit", croyant "qu'un échafaudage était mis en place". "J'étais en train de dormir", "j'ai entendu comme un bruit de bombe", a raconté une de ses voisines à BFMTV. Un jeune homme a lui entendu un "gros boom", comprenant qu'il se passait "quelque chose de grave".

"Il faut qu'il ait repéré son coup". De son côté, Thierry a ensuite vu "deux militaires à terre, semblant inanimés", alors que quatre autres ont également été renversés par un véhicule qui fonçaient sur eux, de manière "délibérée" selon le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. En fin de matinée, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête.

Sous le balcon de Thierry, des militaires de l'opération Sentinelle disposent d'un local de repos au bout d'une impasse interdite à la circulation. Pour Jean-Claude, habitant du quartier, nul doute qu'il s'agit d'un guet-apens : "Normalement, les portes sont fermées, ils [les militaires de la mission Vigipirate, NDLR] les ouvrent seulement quand ils s'en vont, donc elles étaient ouvertes. Pour arriver à l'heure, comme ça, il faut qu'il ait repéré son coup", affirme-t-il à Europe 1.

"On voit beaucoup de militaires". La présence des militaires n'est pas discrète dans cette ville tranquille qu'est Levallois-Perret : "On les voit beaucoup, beaucoup", assure Roselyne, une résidente qui raconte s'être déjà arrêtée pour leur dire "merci de nous protéger". "Ces militaires ont des parents et peut-être des enfants donc moi ça me touche beaucoup", a-t-elle poursuivi, émue, au micro d'Europe 1. 

Le lieu de ce qui ressemble à une attaque terroriste n'est pas anodin : l'allée est située à quelques centaines de mètres des bureaux de la DGSI (Direction Générale de la Situation Intérieure) et les militaires de l'opération Sentinelle présents sont chargés, entre autres objectifs, de protéger une école juive des environs. Autant de cibles potentielles pour des terroristes dans cette ville au faible taux de criminalité. "On n'est plus en sécurité nulle part", résume une habitante, dépitée, à Europe 1.