A Douai, une enseignante devant la justice pour violences sur les élèves

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Lionel Gougelot avec G.M.
L’enseignante "n’acceptait pas la contestation". Elle donnait "des coups de pied dans le ventre (des élèves), des claques et leur tirait les cheveux".

Tout est parti du témoignage d’un petit garçon aujourd'hui âgé de 10 ans qui avait dénoncé les coups et les insultes régulières dont il était la victime de la part de son institutrice. Petit à petit, les langues se sont déliées et d'anciens élèves ont révélé que certains d’entre eux étaient parfois ligotés sur leur chaise avec une écharpe. La directrice de l'école a reconnu durant l’enquête des gendarmes que son enseignante "n’acceptait pas la contestation". L'institutrice comparaît à partir de jeudi devant le tribunal correctionnel de Douai pour violences volontaires par personne chargée d'une mission de service publique.

Violences physiques et psychologiques. Il a fallu que le maire du village alerte les parents de Théo sur son comportement pour que l'enfant raconte à sa maman les mois de violences et d'humiliation subis en grande section de maternelle et en CP. "Madame lui donnait des coups de pied dans le ventre, des claques et lui tirait les cheveux parce que soi-disant il faisait mal son travail. Tous les jours, on lui disait 'espèce de débile, espèce de con'. Plusieurs fois je l'ai récupéré en pleur, à un moment donné, il a même parlé de suicide", explique Caroline, sa mère. A l'époque, elle pensait que ce mal-être venait de son divorce, mais les langues se sont déliées et d'autres camarades ont confié le climat de terreur qui régnait dans la classe.

"Une omerta". Aujourd'hui, seule l'enseignante comparait devant la justice. "Beaucoup de gens savaient que cette enseignante était maltraitante physiquement et psychologiquement avec ses élèves et il y a eu, selon moi, une omerta, une loi du silence. On n'a pas voulu voir, on a pas voulu dire. Il y a eu des alertes, mais ce n'est pas allé beaucoup plus loin et je soutiens que ça fait des années et des années que ça dure", déplore l'avocat Pierre-Jean Gribouva pour qui la justice n'a pas pris la mesure de la gravité de cette affaire. L'avocat va donc demandé un complément d'enquête. En cas de refus, Théo témoignera devant le tribunal jeudi matin et fera face à son ancienne maîtresse.