À Chateaudouble, "tout se passe bien" avec les migrants qui viennent d'arriver

Dans le petit village de Chateaudouble, "il n'y a pas de tensions" avec les migrants arrivés le mois dernier, selon un habitant.
Dans le petit village de Chateaudouble, "il n'y a pas de tensions" avec les migrants arrivés le mois dernier, selon un habitant. © BORIS HORVAT / AFP
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Frédéric Michel, édité par Thibaud Le Meneec
REPORTAGE - Un mois après l'arrivée de plusieurs dizaines de migrants à Chateaudouble, la petite commune varoise s'habitue progressivement à vivre aux côtés de ces jeunes hommes venus d'Afrique et du Moyen-Orient.
REPORTAGE

Les projecteurs se sont braqués sur cette petite commune du nord du Var le 12 septembre, lorsque Marine Le Pen a été chahutée après avoir voulu en faire un symbole de la crise migratoire. Un mois plus tard, la population de Chateaudouble a plutôt bien accueilli les cinquante migrants hébergés dans un centre de demandeurs d'asile, comme l'a constaté sur place Europe 1. 

"Pas agréable" d'être voisin du centre. À l'écart du village, c'est dans une ancienne maison de retraite qu'ont été installés les quelques dizaines de migrants, des jeunes hommes venus de Côte d'Ivoire, d'Afghanistan ou d'Érythrée. Vingt-deux autres doivent bientôt les rejoindre. Certes, il y a les personnes irritées de cette arrivée dans ce village de 400 âmes. "Ce n'est pas du racisme, pas du tout", se défend un voisin du centre. "Mais ce n'est pas agréable d'avoir 72 personnes qui viennent à côté de chez vous."

Les migrants sont hébergés dans une ancienne maison de retraite.

Le foot, "ça rassemble". Mais dans l'ensemble, la présence des migrants semble désormais acceptée au sein de la population de ce village varois. "Ils ne me dérangent pas, tout se passe bien", assure un Chateaudoublain. "Il n'y a aucune tension, on joue au foot une fois sur deux le soir. Ça nous rassemble tous", abonde un jeune habitant. Les 72 migrants sont accueillis au sein d'un centre de l'association Forum Réfugiés. "Une structure qui accueille 70 demandeurs d'asile dans un petit village peut inquiéter les citoyens, mais c'est aussi une création d'emplois", dit la responsable, Lydia Trompat, "seule expatriée du département" parmi les sept salariés de la structure. "Je n'ai pas ressenti d'animosité du village."

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Des séjours de quatre à neuf mois. Pas d'animosité, mais l'accueil a-t-il été vraiment chaleureux de la part des locaux ? "Les gens ne nous ont pas aidés", regrette un jeune Afghan, pour qui l'intégration est difficile. "Quand ils voient des migrants, ils ne parlent pas. Je suis triste." Chaque demandeur d'asile devrait rester à Chateaudouble entre quatre et neuf mois.