Sivens : la manifestation à Albi interdite

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Le ministre de l'Intérieur estime que "la situation d'extrême tension" justifie cette demande d'interdiction.

Risques de trouble à l'ordre public. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé au préfet l'interdiction de la manifestation vendredi à Albi en marge du débat au Conseil général sur le projet du barrage de Sivens. "J'ai donné instruction au préfet que cette manifestation ne soit pas autorisée", "compte tenu des risques graves auxquels s'exposeraient les manifestants, pour leur intégrité physique" et "du climat de violence", a expliqué le locataire de la place Beauvau, lors des questions d'actualité au gouvernement au Sénat.

Un peu avant 19h, la préfecture a pris acte de cette demande et annoncé sur Twitter "l'interdiction de toute manifestation relative à Sivens" sur Albi entre 8 heures et 20 heures vendredi.

Un débat vendredi au Conseil général. Le Conseil général du Tarn doit débattre vendredi de deux alternatives proposées par les experts mandatés par la ministre de l'Ecologie : un Sivens "light" visant un réservoir réduit de moitié environ, soit 750.000 m3, ou un ensemble de quatre retenues plus petites, une à Sivens et trois autres non loin. Le président socialiste du Conseil général, Thierry Carcenac, a déjà fait part de sa préférence pour la première solution.

Mais aucune option ne satisfait ni les pro, ni les anti-barrage : les écologistes demandent "de nouvelles études" pour prouver qu'il est possible d'utiliser les retenues qui existent déjà aux alentours et les pro-barrage exigent "au minimum" une retenue d'un million de m3 environ.

La tension est très vive entre les agriculteurs locaux et les opposants au projet de barrage. Mercredi, les agriculteurs qui bloquaient depuis deux jours les principales entrées de la Zone à défendre (ZAD) de Sivens, ont pénétré sur le site et les deux camps s'accusent de débordements.

"Situation d'extrême tension". Bernard Cazeneuve a appelé "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun", face à une "situation d'extrême tension" à l'approche du vote de l'assemblée départementale. "La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse. Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames", a conclu le locataire de la place Beauvau.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a de son côté, rappelé que "l'ordre républicain devait s'imposer" à Sivens pour "garantir un débat démocratique serein" et qu'"il faudra très vite évacuer les lieux" où les pro-barrage maintiennent depuis samedi un blocus de la Zad.

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