Les Bretons disent un petit non aux "bonnets rouges"

Les manifestations bretonnes de la journée n'ont pas été très suivies.
Les manifestations bretonnes de la journée n'ont pas été très suivies. © Maxppp
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
ACTU - Seulement quelques milliers de salariés ont manifesté en Bretagne samedi. Présent dans les cortèges, Christian Troadec, le représentant des "bonnets rouges" a été hué.

L'INFO. Entre 4.000 et 8.000 salariés ont battu le pavé samedi en Bretagne, à l'appel d'une intersyndicale qui exige des mesures sociales dans le "Pacte d'avenir" lancé par l'Etat. Elle espère aussi reprendre la main face aux "Bonnets rouges", dont le représentant, Christian Troadec, a été hué. La mobilisation n'a néanmoins pas été à la hauteur de celle de Quimper  début novembre.

Pas de "bonnets rouges". Sous une mer de banderoles et de drapeaux flottant dans un soleil froid, les manifestants ont dénoncé la marée de restructurations qui frappe des entreprises bretonnes."Après l'automobile, l'agroalimentaire, qu'est-ce qu'il restera après? Les agriculteurs commencent à descendre dans la rue, ça fait beaucoup", a déclaré Claude Le Meur, salarié CFDT de PSA à Rennes.

Les manifestations, à l'appel de sept syndicats régionaux ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à Rennes, à Saint-Brieuc et à Lorient dans le Morbihan. Elles se sont déroulées sans aucun bonnet rouge, malgré la présence de Christian Troadec à Lorient, et avec quelque rares drapeaux bretons.

Les syndicats répondent à Garot. Face aux revendications des syndicats, le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a assuré sur Europe 1 qu'une "dimension sociale" serait donnée au Pacte d'avenir, notamment dans l'industrie agroalimentaire.

A Lorient, le leader de la CFDT, Laurent Berger, et celui de la CGT, Thierry Lepaon ont défilé côte à côte derrière une banderole: "Pour l'avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne"."Il y a une montée des poujadismes", a lancé à la presse M. Berger au départ du cortège lorientais alors qu'il était interrogé sur la présence dans le cortège de Christian Troadec, le porte-parole du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des "Bonnets rouges".

Ce dernier a été sifflé par des manifestants. "C'est une manifestation syndicale, il faut arrêter de mélanger les genres", a ajouté M. Berger.
S'imposer face aux "Bonnets rouges"

Reprendre la main. Thierry Lepaon devait se rendre à la manifestation de Morlaix dans l'après-midi, au coeur de la zone la plus touchée par "la crise bretonne". M. Troadec avait prévu de s'y rendre aussi.

Avec cette journée de mobilisation, l'intersyndicale entendait peser sur le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mi-octobre pour tenter de trouver des solutions pérennes à la crise, amplifiée par le rejet de l'écotaxe.

L'objectif des syndicats est de reprendre la main sur les "Bonnets rouges", à l'origine d'une manifestation pour l'emploi et contre l'écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d'entreprises, d'élus, de militants politiques et régionalistes.

Nouvelle manifestation fin novembre. Les "Bonnets rouges" ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec."On ne rejette personne", a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. "Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe", a-t-il conclut.

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