Affaire Bettencourt : "toutes les décisions sont prises à trois"

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avec Alain Acco , modifié à

Valérie Noël est montée au créneau jeudi soir pour défendre Jean-Michel Gentil, l'un des trois juges qui, avec elle et Cécile Ramonatxo, est en charge du dossier Bettencourt à Bordeaux. "On stigmatise une fois de plus mon collègue Jean-Michel Gentil, alors que toutes les décisions sont prises à trois", a-t-elle assuré à Europe 1.

Le juge Jean-Michel Gentil est sous le feu des critiques depuis jeudi matin, après que Le Parisien a révélé sa proximité avec Sophie Gromb, l'une des expertes nommée par les magistrats dans ce dossier aux dimensions exceptionnelles. "Moi, personnellement, je ne connais pas du tout l'experte, si ce n'est pour sa renommée ou son professionnalisme. Mais je ne la connais pas personnellement. Je n'ai ni mangé, ni même pris un café avec elle", a précisé Valérie Noël. "Si on ne peut plus désigner un expert de qualité parce qu'il connaîtrait tel ou tel, on va avoir un peu de mal à travailler. Vraiment, je suis consternée", a-t-elle ajouté. 

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"Un peu loin dans le délire"

La magistrate n'en démord pas, même dans le cas où le juge Gentil connaîtrait personnellement l'experte - "je n'en sais rien" - cela ne change rien au sérieux de l'expertise. "C'est un collège d'experts de haute renommée" qui a travaillé sur le dossier. Les quatre collègues de Sophie Gromb, d'ailleurs, "n'apprécient peut-être pas qu'on imagine qu'ils aient été eux-mêmes sous la main d'un autre expert", glisse-t-elle au passage, sans pouvoir en dire plus "puisque cela fait partie du dossier et du secret de l'instruction".

Irritée par cette nouvelle attaque contre les magistrats, Valérie Noël "trouve qu'on va un petit peu loin dans le délire, sur l'interprétation qu'on fait du code de procédure pénale". Dans le même temps, elle se dit totalement sereine sur la suite. "Je ne suis pas du tout inquiète parce que ça ne me paraît pas relever du droit, plutôt de la communication".