30% des familles ayant le droit à des aides sociales ne les demandent pas, selon le Secours catholique

  • Copié
R.D , modifié à
La directrice du Secours catholique a rappelé dimanche au micro d’Europe 1 que de les familles avec enfants étaient davantage exposée à la précarité.
INTERVIEW

La pauvreté ne recule pas. Dans son rapport national annuel, le Secours catholique déplore la situation de 9 millions de personnes qui vivent dans une situation d’extrême précarité en France, dont "3 millions d’enfants", souligne Véronique Fayet, présidente du Secours catholique-Caritas France. "La pauvreté n’augmente pas, mais ce qui nous frappe cette année, c’est qu’elle touche beaucoup plus les familles avec enfant", relève cette responsable associative, invitée dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe1/CNews/Les Echos.

Les familles de migrants. "Quand il y a des enfants, les familles sont beaucoup plus pauvres que les autres et ont beaucoup plus de difficultés", déplore-t-elle. Une situation qui touche principalement "des familles de migrants, qui ont zéro revenu”, mais aussi des familles qui n’ont pas recours aux aides sociales. "C’est-à-dire des gens qui auraient le droit aux allocations familiales, qu’ils soient Français ou étrangers avec des titres de séjours et des situations régulières", mais qui ne les demandent pas, parfois par choix, parfois par ignorance. En tout, ce sont 30% des familles ayant le droit à des aides sociales qui ne les touchent pas, selon les chiffres du Secours catholique.

Le RSA, insuffisant pour vivre. L’association lutte également pour une revalorisation du RSA, et tient là aussi à rappeler que 40% des gens ayant le droit à ce revenu de solidarité ne le touchent pas. "Sur la question du RSA il y a de préjugés très forts : 'les gens ne font rien pour s’en sortir, ils sont des assistés, etc'", explique Véronique Fayet. "Les gens ne veulent pas l’aumône, ils veulent travailler", insiste-telle. Elle considère cependant que “pour ceux qui y ont recours, ça n’est pas un revenu décent. C’est un peu plus de 500 euros par mois pour une personne seule. C’est un revenu de survie, vous ne vivez pas avec ça".

"Le gouvernement le reconnait, parce qu’il va porter l’allocation pour les personnes handicapés et les personnes âgées à 900 euros. Ça vient conforter le dialogue que l’on a avec toutes les personnes en situation de précarité qui nous disent qu’elles peuvent s’en sortir à partir de 800 euros", relève-t-elle. Une somme qui, pourtant, "reste sous le seuil de pauvreté".