27 tirailleurs sénégalais vont être naturalisés français : "on leur rend leur dignité"

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Europe 1

Aucun président, jusqu'ici, n'avait reconnu les tirailleurs sénégalais. François Hollande les reçoit samedi matin.

TÉMOIGNAGE EUROPE 1

Ils ont combattu pour la France. Ils seront reçus ce samedi à l'Elysée, à 11h30. Quelque 27 anciens tirailleurs sénégalais ont finalement obtenu d'être naturalisés. Le plus jeune a 79 ans, le doyen, 91. C'est la petite fille de l'un d'eux qui a décidé il y a quelques années de mener cette bataille.

"Pendant un moment, les gens ont oublié le devoir de mémoire". Ils sont officiers de l'ordre du mérite ou médaillés pour acte de bravoure au Sénégal, mais ils attendaient de redevenir Français. Ils ont fait la guerre d'Indochine, l'Algérie, mais au moment de l'indépendance, ces tirailleurs sénégalais ont tous perdu la nationalité française. Ndongo Dieng, 82 ans, fait partie de ceux-là : "cela représente pour nous une grande fierté d’être à nouveau réintégré dans notre nationalité. Nous avons l’impression que, pendant un moment, les gens ont oublié le devoir de mémoire. Nous avons été incorporés Français, nous avons combattu en tant que Français. C’est la justice qui nous est rendue".

"Ils ont versé leur sang, ils ont perdu leurs frères, ils ont été blessés..." La petite fille d'un tirailleur sénégalais, Aissata Seck, a commencé à mener ce combat il y a quelques années. Plusieurs fois, leur demande de naturalisation a été refusée, dit-elle, parce qu'ils ne pouvaient pas fournir les documents demandés, l'acte de mariage de leurs parents par exemple : "ils ont versé leur sang, ils ont perdu leurs frères, ils ont été blessés, ils sont handicapés… Et quand on les a appelés à la guerre, on ne leur a pas demandé leurs papiers. C’est juste une cérémonie historique, pour reconnaître le combat qu’ils ont mené pour nous".

Aucun président, jusqu'ici, n'avait reconnu les tirailleurs sénégalais. Ils ont été invités, parfois, au défilé du 14-Juillet, "mais rien de plus", dit cette petite-fille de tirailleur. Et même si cela arrive un peu tard, "aujourd'hui, on leur rend leur dignité."