200 personnes réunies à Gap pour les migrants sur fond de tensions

Marie-Christine Vergiat, THOMAS SAMSON / AFP 1280
La députée européenne Front de Gauche, Marie-Christine Vergiat se désole de voir que "l'Etat ne fait rien par rapport à un groupe d'extrême droite qui tentait de fermer la frontière" entre la France et l'Italie. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP
"On trouve que l'Etat ne fait pas son travail, on se bat pour montrer cela. C'est aussi l'affaire de la population", estime Michel Rousseau, un des porte-parole du collectif "Tous migrants".

Quelque 200 personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Gap pour dire que "l'hospitalité des migrants n'a pas de frontière" alors que des militants d'extrême-droite mènent depuis une semaine des actions anti-migrants dans la région.

"L'Etat ne fait pas son travail." "Il y a un message de solidarité avec notamment la mise en détention de militants au moment même où l'Etat ne fait rien par rapport à un groupe d'extrême droite qui tentait de fermer la frontière. Je redis que nous sommes dans l'espace Schengen, que la frontière entre l'Italie et la France est déjà un non-sens et qu'on laisse faire des identitaires est déjà un problème", explique la députée européenne Front de Gauche, Marie-Christine Vergiat. "On trouve que l'Etat ne fait pas son travail, on se bat pour montrer cela. C'est aussi l'affaire de la population", estime quant à lui Michel Rousseau, un des porte-parole du collectif "Tous migrants".

Une vingtaine d'organisations en soutien aux migrants avaient prévu une "marche de l'hospitalité" samedi matin. Mais face à des incidents lors d'un carnaval solidaire le week-end dernier, la marche s'est transformée en un rassemblement sur l'esplanade de la paix l'après-midi.

Des actions le week-end dernier dans les Alpes. Depuis le week-end dernier et une première action au col de l'Échelle, au-dessus de Briançon, des militants du mouvement "Defend Europe", lié au groupe Génération Identitaire, affirment sillonner les montagnes pour "veiller à ce qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France". En réponse à cette action, des militants pro-migrants avaient participé dans la foulée à l'entrée en France de clandestins et le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb avait alors renvoyé dos à dos "ultra droite" et "ultra gauche" en annonçant l'envoi de renforts policiers dans les Hautes-Alpes pour "s'assurer du respect absolu du contrôle des frontières".

Trois des militants pro-migrants, deux Suisses et une Italienne, sont poursuivis pour leur action et détenus dans l'attente de leur jugement. Aucune poursuite n'a été engagée à l'encontre des militants de Génération Identitaire qui assurent agir dans un strict respect de la loi. Lundi, une marche de solidarité organisée par l'association L'Auberge des migrants, doit par ailleurs partir de Vintimille à la frontière franco-italienne et traverser la France en direction de Calais.