1er-Mai : "Il y a une fracture entre un syndicalisme de rupture et un syndicalisme de négociation"

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Sur Europe 1, Bernard Vivier, directeur de l'Institut Supérieur du Travail et spécialiste des mouvements sociaux, analyse la division syndicale qui règne à l'occasion du 1er-Mai.

Il y a plusieurs jours, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait souhaité que "l'ensemble des organisations syndicales" soient main dans la main à l'occasion du 1er-Mai. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, lui avait alors répondu par la négative. Ce mardi sera donc une nouvelle fois un 1er-Mai syndical en ordre dispersé.

Fracture entre syndicalismes. Bernard Vivier, directeur de l'Institut Supérieur du Travail et spécialiste des mouvements sociaux, revient sur cette fracture syndicale dans Europe 1 Bonjour. "L'union syndicale n'a de signification que s'il y a unité dans l'objectif à atteindre. Or, depuis plusieurs années, on constate une fracture entre un syndicalisme de rupture et un syndicalisme de négociation, qui cherche l'accord durable", détaille le spécialiste.

La dernière fois que CGT et CFDT ont défilé main dans la main à l'occasion du 1er-Mai, c'était en 2012. "Entre 1973 et 1979, il y avait des cortèges unitaires", rappelle également Bernard Vivier. "Mais aujourd'hui, les organisations tracent leur route dans des sillons différents", indique le directeur de l'Institut Supérieur du Travail. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, avait d'ailleurs estimé il y a peu que la "convergence des luttes (...) ne fonctionne pas".

"Le nombre d'adhérents a été divisé par trois en 30 ans". Interrogé au sujet d'une éventuelle perte d'influence des syndicats, Bernard Vivier constate en effet que "le syndicalisme a indéniablement perdu de son audience". "Le nombre d'adhérents a été divisé par trois en 30 ans", explique le spécialiste, soulignant tout de même que "même si le syndicalisme est en chute d'adhérents, 93% des salariés bénéficient d'une convention collective".