Défilés du 1er-Mai : de violents incidents en marge du cortège parisien, 200 "black blocs" interpellés

Des 'individus cagoulés ont saccagé un restaurant McDonald's.
Des individus cagoulés ont saccagé un restaurant McDonald's. © Alain JOCARD / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Dans un contexte social agité, le 1er-Mai a été marqué par de violents débordements survenus en marge du cortège parisien, où les syndicats défilaient en ordre dispersé. 

Des scènes de violence en plein Paris. Mardi après-midi, le défilé parisien du 1er-Mai s'est très rapidement tendu, lorsque 1.200 "black blocs" se sont fondus dans la masse des 14.500 personnes venues manifester en amont du cortège syndical, qui démarrait place de la Bastille pour rallier la place d'Italie. Restaurant McDonald's détruit, commerces vandalisés, voitures incendiées… Les images des très violentes dégradations intervenues sur le boulevard de l'Hôpital ont occulté celles des 200 autres manifestations organisées partout en France par des syndicats désunis dans leur contestation de la politique gouvernementale.

Les infos à retenir :

  • À Paris, de violents incidents ont éclaté en marge du cortège, qui a été dérouté.
  • La préfecture de police annonce 20.000 personnes dans le cortège, 14.500 en dehors et 1.200 "black blocs", dont 200 ont été interpellés.
  • Les syndicats n'ont pas défilé ensemble mais 143.500 personnes ont manifesté selon l'Intérieur, 210.000 d'après la CGT.

Plusieurs commerces détruits, un cortège dérouté

Environ 20.000 personnes selon la préfecture et 55.000 d'après la CGT ont participé à la manifestation parisienne du 1er-Mai, qui s'est élancée vers 15 heures de la place de la Bastille en direction de la place d'Italie. Très vite, la préfecture de police a annoncé la présence de 1.200 individus cagoulés dans la manifestation. Ces derniers ont pris la tête du cortège et plusieurs d'entre eux ont d'abord vandalisé un restaurant McDonald's près de la gare d'Austerlitz, avant de s'en prendre à des concessions automobiles et des voitures du boulevard de l'Hôpital, près de la gare d'Austerlitz.

D'abord à distance, plusieurs des 21 unités de forces mobiles (1.500 hommes) sont ensuite intervenues pour faire reculer ces individus cagoulés, repassés par le pont d'Austerlitz. Les manifestants qui étaient derrière eux ont eux aussi dû remonter une partie de l'itinéraire. La préfecture a demandé aux syndicats de changer d'itinéraire et les manifestants se sont ensuite dispersés. Au total, 200 personnes ont été interpellées.

"Actes intolérables" ou "faillite de l'État" ?

Côté politique, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a réagi sur Twitter en condamnant les "violences et dégradations", des "actes inqualifiables" intervenus en marge du cortège. L'opposition de droite et d'extrême droite a dénoncé une "faillite de l'État régalien" pour Laurent Wauquiez et les actes de "milices d'extrême gauche", selon Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon, lui, condamne la violence de "bandes d'extrême droite".

La plupart des responsables politiques ont dénoncé le fait que les 1.200 black blocs n'aient pas été repérés et empêchés de commettre ces violences. Mais le fait que de nombreux manifestants se soient rassemblés dans un pré-cortège a permis aux "black blocs" de pénétrer sur l'itinéraire sans être fouillés, a expliqué le préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Les dommages matériels étaient en tout cas prévisibles. "Les informations dont nous disposions en amont le faisait craindre. Ils voulaient transformer cette journée en rendez-vous révolutionnaire", a indiqué Michel Delpuech, qui avait reçu les organisations syndicales, lundi, pour les informer du contexte.

Plus de 200 manifestations dans toute la France

Ailleurs en France, plus de 200 manifestations ont eu lieu dans la matinée et ont réuni plus de 20.000 personnes. Entre 2.700 personnes, selon la police, et entre 3.500 et 4.000, selon les syndicats, ont défilé dans le calme à Nantes à l'appel de la CGT, Sud et Solidaires ainsi que de syndicats étudiants. À Rennes, 3.500 personnes ont défilé selon la préfecture. Une personne a été interpellée après que la police a lancé des grenades lacrymogènes sur des individus cagoulés. À Marseille, plusieurs centaines de manifestants sont partis vers 11 heures du Vieux-Port de Marseille pour le défilé organisé à l'appel de la CGT. 

La manifestation a rassemblé, selon notre correspondant, environ 1.500 personnes à Nice. À Bordeaux, la manifestation a rassemblé environ 2.000 personnes. À Strasbourg, ils étaient entre 1.600 et 2.500 selon la police et les organisateurs, derrière une banderole proclamant simplement "résistance". Au total, selon le ministère de l'Intérieur, 143.500 personnes ont défilé en France, contre près de 142.000 l'an passé. La CGT a elle dénombré 210.000 manifestants au niveau national.