13-Novembre : revivez les moments forts d'une journée d'hommages

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Devant la plaque dévoilée, une minute de silence a été respectée. © Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
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Plusieurs plaques commémoratives ont été dévoilées dimanche en présence du président de la République à Saint-Denis et à Paris, un an jour pour jour après les attentats du 13-Novembre. 

Dimanche, la France commémore la première date anniversaire des attentats de Paris. À l'occasion, plusieurs cérémonies, courtes et sobres, se sont tenues sur chacun des lieux des attaques. À la demande des associations, ni le président de la République, ni les membres du gouvernement n'ont pris la parole lors de cette série d’hommages, et ce pour éviter d'éventuelles récupérations politiques à six mois de l'élection présidentielle.

Après un lâcher de ballons en milieu de journée, organisé par l'association "Life for Paris" place Léon Blum, dans le 11e arrondissement, un concert et plusieurs tables-rondes ont eu lieu. Une messe hommage sera également donnée à Notre-Dame de Paris à 18h30.

Les informations à retenir 

  • Cinq plaques commémoratives ont été dévoilées, au Stade de France et à coté des terrasses des 10e et 11e arrondissements frappées par les attaques.
  • Le parcours mémoriel s’est achevé en fin de matinée au Bataclan, avec le dévoilement de deux plaques.
  • Les associations de victimes organiseront elles aussi un temps d'hommage, notamment dans le 11e arrondissement.

Recueillement devant le Stade de France. Le président de la République a dévoilé, à 9 heures, une plaque près de la Porte D du Stade de France, en présence de Manuel Valls, de Didier Paillard, maire de Saint-Denis, de Juliette Méadel, secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, et de plusieurs autres membres du gouvernement et responsables politiques d'Ile-de-France. L'assistance a ensuite observé une minute de silence.

Le 13 novembre 2015, trois bombes avaient explosé aux abords du stade, pendant la rencontre amicale France-Allemagne, tuant Manuel Dias, 63 ans, seule victime décédée à Saint-Denis. "Si nous souhaitons continuer de vivre en liberté, il est essentiel de prôner la tolérance autour de nous", a notamment déclaré son fils, qui a pris la parole lors d'une cérémonie d'une grande sobriété.

Le long des terrasses endeuillées. Une deuxième plaque a été dévoilée peu après 9h30 par le chef de l'Etat et la maire de Paris, Anne Hidalgo, devant le café Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge, dans le 10e arrondissement de Paris, puis une troisième, quelques rues plus loin, à proximité de la terrasse de La Bonne Bière et de la pizzeria Casa Nostra dans le 11e arrondissement. À chaque fois, les noms des 39 personnes qui ont perdu la vie sur ces terrasses ont été lus.

Le président s'est ensuite entretenu avec des survivants et des proches des victimes. "Aujourd’hui, ça fait mal au cœur, c’est une journée très particulière", a confié au micro de BFM TV Stéphane, dont la femme Véronique a été tuée au restaurant La Belle Equipe il y a un an. "Il n’y a pas beaucoup d’occasions où les familles se retrouvent. Une journée comme aujourd’hui permet d’être ensemble, c’est important", a-t-il déclaré.

Le Comptoir Voltaire et La Belle Equipe. "En mémoire des victimes des attentats du 15 novembre 2015", peut-on lire sur la plaque installée à proximité du Comptoir Voltaire. Le soir des attaques, Brahim Adbeslam, le frère de Salah Abdeslam, a fait sauter sa ceinture d’explosifs sur la terrasse de ce restaurant, sans parvenir à faire de victimes. À l’inverse, 21 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées à La Belle Equipe, prés duquel une cinquième plaque a été dévoilée. Ce bar a été le plus lourdement touché par le commando terroriste qui avait ouvert le feu dans les rues de Paris il y a un an.

L’émotion devant le Bataclan. Le parcours commémoratif s’est achevé à 11 heures devant le Bataclan, point d’orgue de l’attaque terroriste du 13 novembre 2015. François Hollande et Anne Hidalgo ont dévoilé deux plaques en mémoire des 90 personnes qui ont perdu la vie dans la salle de concert. Après lecture de l'interminable liste des victimes du Bataclan et la minute de silence, le chef de l'Etat et la maire de Paris ont longuement salué les forces de sécurité et les secouristes réunis sur place pour cet hommage.

La musique reprend ses droits. Samedi soir, la salle de concert avait rouvert ses portes avec un concert de Sting devant 1.500 spectateurs, parmi lesquels des rescapés des attaques, des proches des victimes et la ministre de la Culture Audrey Azoulay. Le chanteur a notamment invité le public à se recueillir pendant une minute de silence : "Nous ne les oublions pas", a-t-il déclaré, en Français, à propos des 90 victimes de l’attaque du Bataclan. "Ce soir nous avons deux tâches à concilier : d'abord se souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans l'attaque, ensuite célébrer la vie, la musique dans ce lieu historique", a ajouté le chanteur britannique. "Il faut 'enterrer les morts et réparer les vivants', nous dit Tchekov", a de son coté rappelé Audrey Azoulay. "Chacun de nous peut être l'acteur de cette réparation. En toute occasion qui nous permet de regarder les autres, de partager, de discuter, de nous projeter dans l'avenir".

La direction du Bataclan a refoulé à l'entrée deux membres des Eagles of Death Metal, dont le chanteur Jesse Hughes, en raison de ses déclarations polémiques. Il avait exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles de la salle. Le manager du groupe a, lui, démenti qu'ils aient été refoulés. Jesse Hughes était présent dans la foule pour la commémoration de dimanche.

Lâcher de ballons. Dimanche, en milieu de journée, un lâché de ballons, organisé par l'association "Life for Paris", a eu lieu sur le parvis de la mairie du 11e arrondissement, place Léon Blum, toujours en présence du président de la République. Des ballons pour symboliser toutes les victimes dans "leur ensemble et leur diversité", indique l'association, qui a poursuivi cette commémoration l'après-midi avec une table-ronde (sur invitation) autour de la reconstruction, la résilience et le travail de mémoire.

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Crédit : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Ce moment de réflexion devait être suivi par un concert de l'Orchestre des gardiens de la paix, qui viendra interpréter des standards de rock, de jazz et de la chanson française. Un hommage dans la plus stricte intimité. De son côté, l'association "13 novembre : Fraternité et Vérité" organise un moment de recueillement dans la plus stricte intimité, entre victimes et familles de victimes, et sans politiques ni journalistes.

Une messe et des lanternes. L'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, préside à 18h30 une messe d'hommage dans la cathédrale Notre-Dame. Enfin, dans la soirée, des lanternes, "symboles d'espoir et de vie", ont été déposées sur le canal Saint-Martin, à proximité de plusieurs des sites attaqués. Les Français ont également été appelés à mettre une bougie à leurs fenêtres.

 

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La France, un pays "qui ne renonce pas". Invité dimanche matin du Grand Rendez-Vous, Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, a estimé que la France "est un pays inquiet parce qu'il y a une menace mais un pays qui résiste et qui ne renonce pas". Le chef de la diplomatie a salué la réouverture du Bataclan : "Ce concert avec Sting était un symbole de ce refus de ce que l'on veut nous imposer, c'est-à-dire de renoncer à ce que nous sommes, à notre mode de vie". Il a en outre indiqué que l'enquête sur les attentats "progressait", notamment grâce "à une coopération très intense avec la Belgique". 


13-Novembre : la France, "un pays inquiet mais...par Europe1fr