11-Novembre : "Macron construit une politique de la mémoire réparatrice"

Emmanuel Macron avec son homologue allemand dans les Vosges.
Emmanuel Macron avec son homologue allemand dans les Vosges. © CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
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Pour Joseph Zimet, directeur de la mission Centenaire 14-18 invité d'Europe 1, le président de la République est dans son rôle quand il commémore la Grande guerre avec la volonté d'apaiser.
INTERVIEW

Emmanuel Macron préside samedi la première cérémonie de commémorations du 11-Novembre de son mandat. Un hommage aux morts de la Première guerre mondiale qui se fait en deux temps puisque la veille, le président a inauguré un mémorial franco-allemand dans les Vosges, main dans la main avec le président allemand Franck-Walter Steinmeier. Un moment très fort. "A ma connaissance, c'est la première fois qu'un président français se promène dans les tranchées, qui plus est aux côtés d'un président allemand. Cet "Historial", c'est une histoire racontée à quatre mains, c'est très émouvant", raconte Joseph Zimet, directeur de la mission Centenaire 14-18, invité de la matinale d'Europe 1.

"Une politique mémorielle ne se fait pas en une date". Après ce passage vosgien, Emmanuel Macron rend hommage samedi, à Paris, aux soldats tombés sur le champ de bataille de la Grande guerre. Mais le chef de l'État a d'ores et déjà prévenu : il ne veut pas commémorer pour commémorer et ne prendra pas la parole à chaque date marquante de l'Histoire de France. "Une politique mémorielle ne se fait pas en une date, c'est une construction. On voit déjà des orientations, notamment l'idée d'une politique de mémoire réparatrice", observe Joseph Zimet. "Il y a une rencontre entre la volonté de la puissance publique et une demande sociétale. Les choix faits participent au rôle apaisant de ces commémorations pour la société. C'est la fonction du président de la République : apaiser."

Hommage à Clemenceau. Avant le traditionnel dépôt de gerbe sur la tombe du Soldat inconnu, Emmanuel Macron visite le Musée Gorges Clemenceau pour ouvrir une année de célébration en l'honneur du "Tigre". "Nous allons travailler avec beaucoup d'acteurs sur cette année dédiée à Georges Clemenceau. Il symbolise un moment important après une année terrible en 1917. Les peuples sont fatigués. Après l'offensive ratée du Chemin-des-Dames, il y a des grèves, des doutes", rappelle Joseph Zimet. "Clemenceau apporte un renouveau et confère l'énergie nécessaire pour fournir l'ultime effort, alors que les Français ont déjà tellement donné. Clemenceau, c'est le dernier sursaut de la Nation."