Thomas Pesquet dans l'espace : "Chaque geste demande un effort considérable"

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Sur Europe 1 vendredi, notre consultant scientifique Alain Cirou a commenté la sortie dans l'espace de l'astronaute français Thomas Pesquet.

C'est le point d'orgue de leur aventure. L'astronaute français Thomas Pesquet et son collègue américain Shane Kimbrough sont sortis vendredi comme prévu de la station spatiale internationale (ISS) pour en moderniser le système d'alimentation électrique. Les deux astronautes, qui ont mis en route la batterie interne de leur scaphandre à 12h22 (heure française), doivent mettre en place de nouvelles batteries lithium-ion, qui mesurent approximativement la taille d'un réfrigérateur.

Une longue phase de préparation. Les deux astronautes ont méticuleusement préparé leur sortie, avec de multiples séances d'entraînement. "La préparation dure très longtemps, environ cinq heures", souligne Alain Cirou, consultant scientifique d'Europe 1 et directeur de la rédaction du magazine Ciel et Espace. L'astronaute américain Shane Kimbrough et Thomas Pesquet "se sont installés dans leurs scaphandres et ont fait… du sport", explique-t-il. "Ils respirent de l’oxygène pur et [en faisant du sport] ils se débarrassent de l’azote qui est dans leur sang, pour atteindre une respiration 100% oxygène. Puis, petit à petit, on a décompressé le sas dans lequel ils étaient", décrit l'expert. 

Les deux astronautes pourraient perdre "plusieurs kilos". Une fois dans l'espace, les deux astronautes doivent immédiatement s'atteler à leur mission, tout en supportant des conditions extrêmement difficiles. "Fermer le poing avec ces gants, c’est comme écraser une balle de tennis. Il faut imaginer cela en continu pendant plusieurs heures", note Alain Cirou. "Tous les quarts d’heure, on arrête ce que l'on est en train de faire pour vérifier si les gants sont toujours en bon état, en sachant qu’ils vont toucher des objets qui sont à -120 degrés et puis tout à coup à +160 degrés", décrit le journaliste spécialisé. "Chaque geste demande un effort considérable, surhumain", abonde Laure Dautriche, journaliste à Europe 1, spécialiste des questions spatiales. "En général, à la fin de ce genre de missions, les astronautes ont perdu plusieurs kilos."